(Addis Abeba) L’Iran n’a pas les experts pouvant analyser les enregistreurs de données de l’avion civil abattu le mois dernier, a affirmé le ministre canadien des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne. Selon lui, il est temps d’envoyer les boîtes noires dans un autre pays.

« L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et d’autres pays ont confirmé à l’Iran que ce n’était pas possible de fournir l’équipement nécessaire pour lire les boîtes noires », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, dimanche.

Rappelant que plus de 30 jours se sont écoulés depuis la tragédie du vol PS752 d’Ukraine International Airlines, M. Champagne a enjoint l’Iran à mettre fin à l’impasse concernant qui doit examiner les enregistreurs de données qui pourraient en révéler beaucoup sur l’écrasement survenu près de Téhéran.

Les enquêteurs iraniens ont rapidement récupéré les boîtes noires et disent qu’elles sont endommagées, mais fonctionnelles.

L’Iran a demandé qu’on lui prête le matériel nécessaire pour télécharger leur contenu, tandis que le Canada et d’autres insistent de plus en plus pour que les boîtes soient envoyées à des experts en France.

Parmi les 176 personnes tuées lorsque l’avion de ligne a été abattu par des missiles, on comptait 57 citoyens canadiens et 138 personnes qui se rendaient au Canada en passant par Kiev.

Beaucoup d’entre eux étaient des étudiants et des universitaires qui revenaient au Canada après le congé du temps des Fêtes.

Après l’avoir démenti à quelques reprises, Téhéran a fini par reconnaître que l’avion avait été abattu par des missiles, peu après son décollage de l’aéroport international de Téhéran.

Depuis la tragédie, les rumeurs voulant que l’avion de ligne ait été délibérément abattu ou que son transpondeur ait été piraté pour confondre les systèmes de défense iraniens.

« Le meilleur antidote aux théories du complot est la transparence », a fait valoir M. Champagne qui dit avoir transmis ce message aux autorités iraniennes.