(Sherbrooke) Le chef intérimaire du Parti québécois, Pascal Bérubé, prévient le gouvernement de François Legault que c’est une bien « mauvaise idée » de réinvestir des fonds publics dans Bombardier si l’administration Bellemare demeure en place.

« Nous, on n’a pas confiance dans la direction de Bombardier », a lancé Pascal Bérubé en mêlée de presse, jeudi. « Si le gouvernement pense que c’est une bonne idée d’allonger encore des fonds dans les circonstances, pour nous, c’est non », a ajouté le leader péquiste en marge du caucus présessionnel de sa formation, à Sherbrooke.

M. Bérubé estime qu’une « succession d’erreurs » et un « manque de transparence » sont notamment au nombre des raisons pour lesquelles le Parti québécois ainsi que la population québécoise, assure-t-il, ont perdu confiance dans la direction et l’administration de ce fleuron de l’aéronautique.

« L’administration actuelle d’[Alain] Bellemare, nous, on n’a pas confiance et on dit au gouvernement que tant que ces personnes-là sont à la tête de Bombardier, ne financez pas », a servi Pascal Bérubé aux journalistes. Il précise qu’il ne réclame pas la démission du grand patron, mais qu’il est en droit de poser des questions.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Pascal Bérubé

« On respecte les organisations à l’interne », a bien nuancé le chef intérimaire. « Elles font ce qu’elles veulent, mais lorsqu’il y a un lien avec le gouvernement du Québec, on peut se poser des questions et dans le cas de Bombardier, avant de financer, on doit se demander si on fait confiance aux gens qui vont administrer l’argent durement gagné des Québécois. Moi, je n’ai pas confiance. »

Réuni en caucus à Saint-Sauveur, le gouvernement Legault a rapidement balayé la proposition du PQ. « Je pense que ce n’est approprié que le ministre des Finances du Québec se mette à suggérer qui devrait être CEO ou non de quelconque [société]. Quand j’ai rencontré M. Bellemare à plusieurs reprises, j’ai vu quelqu’un qui était dévoué au succès de l’entreprise, et ce n’est pas des conditions faciles », a réagi Eric Girard, en mêlée de presse.

Le premier ministre François Legault a fermé la porte mercredi à un réinvestissement dans la division de l’A220, l’ancien programme de la C Series. Il est également « trop tôt » pour Québec de déterminer la forme que prendrait une aide à Bombardier. M.  Legault a fait savoir que la Caisse de dépôt fait partie des discussions.

« Il y a 3000 emplois en jeu dans la division de l’Airbus 220, il y a 13 000 emplois au total dans l’aéronautique au Québec pour Bombardier, il y a 1000 emplois dans le secteur train-tramway au Québec. C’est tout ça qu’on essaie de protéger », a-t-il fait valoir avant la rencontre de son cabinet, mercredi à Québec.

Les pourparlers entre Québec, Bombardier et Airbus se poursuivent.