(Ottawa) Le député néo-brunswickois John Williamson a dit croire que la course à la direction conservatrice prend la voie d’une lutte entre les « rouges » progressistes et les « bleus » traditionnels.

M. Williamson a tenu ces propos en indiquant mercredi qu’il envisageait de plonger, qualifiant la course de « grande ouverte ».

« Je pense qu’il est clair que Peter MacKay a tissé le bloc des conservateurs rouges et qu’il y a un nombre important de conservateurs bleus à droite qui cherchent un candidat », a-t-il soutenu.

« Erin O’Toole va dans cette direction, essayant d’occuper cet espace, mais ce n’est pas son territoire naturel », a ajouté M. Williamson.

M. O’Toole, en lançant sa campagne cette semaine, s’est décrit comme un « vrai bleu » conservateur. Toutefois, dans le passé, M. O’Toole a été perçu comme étant plus proche de l’aile du parti autrefois dirigé par M. MacKay. L’ancien député de la Nouvelle-Écosse était à la tête des progressistes-conservateurs — les rouges — lorsque le parti a fusionné avec l’Alliance canadienne — les bleus — pour former l’actuel Parti conservateur du Canada.

MM. O’Toole et MacKay sont les deux seuls candidats à avoir soumis des dossiers de candidature complets au parti jusqu’à présent : des réponses à un long questionnaire, les premiers 25 000 $ des frais d’inscription non remboursables de 200 000 $ et un tiers des signatures requises. La demande de M. MacKay a maintenant été officiellement approuvée, tandis que M. O’Toole attend la confirmation.

Le député de l’Alberta Garnett Genuis a déclaré mercredi qu’il souhaitait une conversation pendant la course qui comble toutes les divisions.

M. Genuis répondait à la frustration de nombreux membres du parti à l’égard de deux candidats potentiels qui, ces derniers jours, ont avancé des points de vue très controversés sur les droits des LGBTQ et l’accès à l’avortement.

Richard Décarie et Derek Sloan cherchent à entrer dans la course à la direction en tant que conservateurs sociaux, un terme attaché aux gens du parti qui estiment que les valeurs « traditionnelles » sont assiégées par des factions plus modernes.

Les conservateurs sociaux ont, dans le passé, eu une forte présence au sein du parti. Mais l’alignement du chef actuel Andrew Scheer avec cette frange est largement considéré comme ayant coûté la victoire à son parti lors des élections fédérales cet automne.

M. Williamson a dit croire que les membres du parti sont à la recherche d’un tenant du « mouvement conservateur » — une expression qui s’applique aux personnes actives de centre droit au Canada, hors de la structure traditionnelle du parti. En tant qu’ancien directeur national de l’une des plus grandes communautés dans cette sphère, la Fédération canadienne des contribuables, il est perçu comme cadrant dans cette mouvance.

John Williamson en est à son deuxième mandat à titre de député.

Le député ontarien Michael Chong, un des rares conservateurs à favoriser une taxe sur le carbone, a décidé de ne pas tenter sa chance cette fois-ci, après l’avoir fait en 2017. Il avait alors pris la cinquième place, notamment en raison de ses positions environnementales loin de celles de son parti.

Il a dit à La Presse canadienne que le Parti conservateur continue à évoluer en ce qui concerne l’environnement et d’autres sujets, et qu’il espère que cela se poursuivra.

Il a ajouté souhaiter que le prochain chef rétablisse la place du Canada sur la scène mondiale en ce qui concerne le respect d’obligations internationales touchant les changements climatiques, l’aide internationale et les dépenses en matière de défense.