(Ottawa) Des députés québécois se portent à la défense des deux principaux candidats déclarés dans la course à la direction conservatrice, même s’ils ne sont pas bilingues.

La qualité du français de l’ancien ministre Peter MacKay, qui a lancé sa campagne samedi, a été critiquée par plusieurs. Elle a même fait la première page du « Journal de Montréal » qui a relevé ses fautes de prononciation et a mis pour titre « Good luck mister ! ».

Le député Bernard Généreux a trouvé la première page du journal « très ordinaire ».

M. Généreux, qui a annoncé son appui à M. MacKay lundi, estime que, « hormis » la langue, l’ancien ministre a toutes les qualités pour devenir premier ministre du Canada. Il assure que M. MacKay a un niveau de compréhension du français « très élevé » en privé.

« Ça ne vient pas du jour au lendemain quand on apprend une seconde langue », a-t-il déclaré.

Son collègue Pierre Paul-Hus, qui appuie également le candidat, admet que M. MacKay a trébuché lorsqu’il lit des mots parce qu’il veut « mieux prononcer ». Mais il n’y a aucun problème lorsque les deux ont une conversation, juge-t-il.

Il assure que « l’équipe Québec » de sa campagne va bien l’entourer pendant les prochains mois afin qu’il s’améliore.

Le lieutenant conservateur du Québec, Alain Rayes, reste neutre dans la course à la direction qui se dessine. Mais il s’attend à ce que les candidats fassent la démonstration qu’ils veulent s’améliorer en français pour aspirer à devenir chef.

PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le lieutenant conservateur du Québec, Alain Rayes

« Je ne m’attends pas à ce qu’ils soient bilingues, parfaitement, mais si j’ai le sentiment réel que ces gens-là sont conscients que c’est important de s’exprimer à l’ensemble des Canadiens, qu’ils font les efforts nécessaires. Même si ce n’est pas parfait au début, je suis prêt à laisser la chance au coureur », a-t-il dit.

Les députés conservateurs du Québec se sont toutefois dissociés des propos de leur collègue albertaine Michelle Rempel Garner, qui disait vendredi dernier que le bilinguisme prend trop de place dans la course à la direction qui se dessine.

« Jean-Paul II a été un pape qui a été très populaire et il parlait huit langues, alors il connectait avec le monde entier pas mal plus que s’il avait parlé une langue ! » s’est exclamé le député Richard Martel.

Jusqu’à maintenant, M. MacKay ainsi que le député Erin O’Toole ont lancé leur campagne dans les derniers jours. Une troisième candidate, la députée Marilyn Gladu, a elle aussi déposé les documents requis et les signatures lundi.

Questionnée à savoir qui, des trois candidats, parle un meilleur français, Mme Gladu a offert cette réponse : « Moi, je pense que je parle la meilleure ! (sic) »

Les conservateurs choisiront leur prochain chef le 27 juin prochain à Toronto.