(Ottawa) Le président par intérim autoproclamé du Venezuela, Juan Guaidó, était de passage à Ottawa, lundi, dans le cadre de sa tournée internationale pour obtenir du soutien pour des élections libres et démocratiques dans son pays.

Il s’est entretenu avec le premier ministre Justin Trudeau, le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, ainsi que la ministre du Développement international, Karina Gould, lors de son passage dans la capitale canadienne.

PHOTO JUSTIN TANG, LA PRESSE CANADIENNE

Juan Guaidó, à gauche, et François-Philippe Champagne, à droite

M. Champagne a dit qu’il a discuté avec M. Guaidó et son équipe des prochaines étapes qui permettront de rétablir la démocratie et les droits de la personne au Venezuela, alors que le président socialiste Nicolas Maduro refuse de céder son siège depuis plus d’un an.

« La position du Canada reste claire : nous souhaitons voir une transition pacifique vers la démocratie au Venezuela menée par le peuple vénézuélien et comprenant des élections libres et équitables le plus rapidement possible, sous supervision, sous observation internationale », a déclaré M. Champagne.

À l’instar de plus de 50 pays, le Canada a reconnu en janvier 2019 Juan Guaidó — la figure de proue de l’opposition au gouvernement socialiste de Nicolas Maduro — dans les fonctions de président par intérim du pays.

Le Canada considère que le second mandat de M. Maduro est fondé sur des élections illégitimes et antidémocratiques et a imposé des sanctions à l’égard de plus d’une centaine de fonctionnaires vénézuéliens.

Le Canada poursuit aussi ses efforts au sein du groupe de Lima, afin d’établir une sortie de crise pacifique au Venezuela.

« Il ne faut pas se tromper : la situation est allée de mal en pis à la suite des actions du régime Maduro. Des millions de personnes ont fui le pays et des millions d’autres vivent dans une pauvreté extrême », a dénoncé M. Champagne.

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Dans les derniers jours, M. Guaidó s’est arrêté à Madrid, Londres, Paris et au Forum économique de Davos où il a rencontré le premier ministre britannique Boris Johnson et le président français Emmanuel Macron.

M. Guaidó, qui défie une interdiction de voyager, a déclaré en espagnol qu’il parlait au nom des Vénézuéliens et a décrit les conditions difficiles dans lesquelles vit la population.

« Oui, je cours un risque. Mais tous les Vénézuéliens courent un risque », a-t-il déclaré, par le biais d’un traducteur.

« Ce que je peux dire aux Vénézuéliens, c’est qu’on sera bientôt à la maison ; nous allons nous mobiliser, nous allons demander le soutien dont nous avons besoin », a-t-il ajouté.

M. Guaidó s’est dit heureux de bénéficier du soutien du Canada, alors que son pays tente de retrouver sa dignité et veut contribuer à la lutte contre les changements climatiques.

M. Champagne espère que la visite de M. Guaidó pourra servir à donner un « nouveau souffle » pour trouver une transition pacifique à cette crise.