(Ottawa) Le premier ministre Justin Trudeau a dit aux membres de son caucus de collaborer avec leurs collègues des autres partis lors d’une rencontre des députés libéraux, jeudi, avant la reprise des travaux à la Chambre des communes la semaine prochaine.

M. Trudeau affirme que les Canadiens ont envoyé un message clair à leurs élus en leur demandant de faire mieux, et qu’ils doivent prendre cela au sérieux.

Il ajoute que la démagogie ne crée pas d’emplois et que son caucus doit aller au-delà des divisions entre partis et entre régions pour travailler au nom des Canadiens.

M. Trudeau affirme que la priorité absolue du gouvernement est de ratifier le nouvel accord commercial nord-américain, parce que l’accès économique continu aux États-Unis est essentiel pour des millions de travailleurs canadiens.

L’ordre du jour des libéraux comprend également l’interdiction des fusils d’assaut de style militaire, le renforcement des soins de santé, la lutte contre les changements climatiques et la recherche d’une réconciliation significative avec les peuples autochtones.

Le gouvernement Trudeau a également l’intention de présenter le mois prochain des modifications à la loi sur l’aide à mourir, en réponse au jugement de la Cour supérieure du Québec qui a invalidé le critère du Code criminel fédéral restreignant l’aide médicale à mourir à ceux dont « la mort naturelle est raisonnablement prévisible ».

Mais il souligne que rien de tout cela ne sera possible à moins que les députés de tous les partis travaillent ensemble. Les libéraux ont été réduits à un gouvernement minoritaire lors des élections d’octobre et auront besoin de la coopération d’au moins un des autres partis officiels pour faire adopter tout projet de loi au Parlement.

« Au cours des prochains mois, nous allons être appelés à travailler avec nos collègues des deux côtés de la Chambre — des deux côtés des deux Chambres, avec les différents partis au Sénat aussi. Dans ce contexte minoritaire, je pense qu’on a tous intérêt à se rappeler ce qui nous unit », a déclaré M. Trudeau.

« On est issus de différents partis et, oui, on est loin d’être d’accord sur tout, mais les attentes de nos électeurs sont les mêmes. Les Canadiens veulent voir leurs députés travailler ensemble pour améliorer leur quotidien. »

Les députés d’arrière-ban

Le statut de gouvernement minoritaire signifie aussi que M. Trudeau et ses ministres devront prêter plus d’attention à leurs propres députés d’arrière-ban afin d’éviter toute éventuelle révolte.

L’interdiction des armes d’assaut risque de semer la division dans les rangs libéraux. Au moins deux députés ont déclaré jeudi qu’ils avaient des questions au nom de leurs électeurs ruraux et qu’ils voulaient en savoir plus sur les intentions du gouvernement.

« C’est une question très délicate », a dit le député Wayne Easter, de l’Île-du-Prince-Édouard.

« J’ai ici dans ma mallette probablement une centaine de lettres, pas beaucoup de ma propre circonscription, (de gens) qui s’y opposent, et je m’attends à ce que, si vous êtes dans les zones urbaines, les (députés) reçoivent des lettres d’appui, a-t-il affirmé. C’est une question controversée. »

Le ministre de la Sécurité publique, Bill Blair, a déclaré que l’opinion de tous les députés était la bienvenue. Il a soutenu que tous les libéraux étaient « complètement unis » dans leur volonté d’assurer la sécurité des Canadiens, bien qu’il puisse y avoir des désaccords quant à la meilleure façon de procéder.

M. Blair a estimé qu’il n’y avait pas de division entre les villes et les campagnes sur la question des armes d’assaut. « Je ne crois pas que quiconque dans ce pays ait besoin d’une arme de style militaire, à l’exception des soldats », a-t-il affirmé.