(Ottawa) La course à la direction du Parti conservateur du Canada n’est pas officiellement commencée que, déjà, le français est malmené.

Le site web de Bryan Brulotte, un homme d’affaires qui espère succéder à Andrew Scheer, est criblé de fautes de français et de traductions douteuses, a constaté La Presse canadienne.

Sur la page d’accueil, M. Brulotte fait part de son « désire » (sic) de servir le pays comme futur chef conservateur.

Sous l’onglet « Unité et l’Appel pour Servir » (« Unity and the Call to Serve » en anglais), il est indiqué que M. Brulotte « a pris tout ce qu’il avait apprit (sic) dans l’armée pour faire la transition entre une vie militaire et civile ».

Dans une citation qui lui est attribuée, l’aspirant candidat ajoute que « nous méritons tous une vie pleine et significative, et de nous sentir autonome et valorisé, pour être à notre optimum ».

« C’est à nous tous de contribuer à un pays et des familles plus prospères, sécures, et fortes », peut-on lire dans une autre citation. L’adjectif « sécure » est un anglicisme du mot anglais « secure » et n’existe pas en français.

La campagne de publicité dans les journaux en français n’a pas non plus été révisée, puisque M. Brulotte annonce son intention de se présenter comme chef du Parti conservateur « de » Canada dans une demi-page du journal Le Devoir.

Sur Twitter, le principal intéressé a présenté ses « plus sincères excuses à l’endroit de notre communauté francophone Canadienne (sic) » pour cette « faute de frappe ».

Or, cette même faute de frappe se retrouvait toujours dans sa biographie sur son compte Twitter, lundi après-midi.

L’homme de 55 ans, qui a grandi au Québec, a voulu lancer sa campagne rapidement afin de prendre un élan tôt dans la course à la direction.

Il a déjà publié son programme, intitulé « Une vision pour le Canada : un pays pour tous », afin de faire part de ses idées sur le plan de l’économie, de l’environnement, de politique étrangère et de défense.

M. Brulotte y annonce son intention de prêcher un fédéralisme décentralisé, de réduire les impôts pour tous — même les plus riches — et de construire un oléoduc dans l’est du pays comme le défunt projet Énergie Est. Il se prononce également contre une tarification du carbone.

Ce document de 23 pages en français semble avoir été révisé, même s’il comporte quelques coquilles.

Les conservateurs choisiront leur nouveau chef le 27 juin prochain à Toronto. Les règles de la course n’ont pas été annoncées.