(Ottawa) La pression s’accentue sur le gouvernement libéral de Justin Trudeau pour qu’il accepte d’appliquer la Charte de la langue française, communément appelée loi 101, aux entreprises sous juridiction fédérale en sol québécois.

Les maires des six plus grandes villes du Québec ont uni leur voix à celle du gouvernement du Québec et de divers groupes de la société civile pour réclamer cette action dans une lettre ouverte publiée par le Journal de Québec, jeudi.

« La société québécoise dans son ensemble se rallie à la volonté gouvernementale et parlementaire d’étendre les exigences de la Charte de la langue française aux entreprises de compétence fédérale situées au Québec », ont-ils écrit.

« D’une seule et même voix, nous exigeons du gouvernement du Canada qu’il s’engage formellement à collaborer avec le Québec afin d’assurer la mise en œuvre de ce changement », ont-ils ajouté.

Parmi les signataires, on retrouve la mairesse de Montréal, Valérie Plante, le maire de Québec, Régis Labeaume, le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, le maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin, le maire de Laval, Marc Demers, et la mairesse de Longueuil, Sylvie Parent.

Ces appuis n’ont pas manqué d’être soulignés par les partis d’opposition à Ottawa, qui sont eux aussien faveur de l’application de la loi 101 pour les entreprises sous juridiction fédérale.

Lors de la période de questions, le Parti conservateur et le Bloc québécois ont plaidé que « tout le monde est d’accord » à ce sujet, sauf le gouvernement libéral de Justin Trudeau, et que ce dernier se retrouve de plus en plus « isolé » en refusant de prendre position.

« Pourquoi le gouvernement libéral a peur d’appliquer la loi 101 dans les institutions fédérales ? » a demandé le conservateur Gérard Deltell.

« À ce stade-ci, dire non, c’est dire non au Québec entier ! » a balancé le bloquiste Alain Therrien.

La ministre Mélanie Joly, de son côté, a réitéré que son gouvernement est un « allié » des francophones. À preuve, dit-elle, il a renfloué les coffres de Radio-Canada et du Conseil des arts du Canada, en plus d’avoir contribué à sauver l’Université de l’Ontario français.

Le gouvernement du Québec promet une nouvelle version de la Charte de la langue française depuis deux ans. Elle devrait être dévoilée au printemps. À Ottawa, la modernisation de la Loi sur les langues officielles se fait toujours attendre.