(Québec) La décision du gouvernement Legault de se retirer du montage financier afin de doter l’aéroport Montréal-Trudeau d’une station du futur REM est « déplorable », estime l’opposition officielle à Québec.

Le député libéral de Mont-Royal–Outremont, Pierre Arcand, rappelle qu’au mois d’août, « le ministre [des Transports] François Bonnardel a martelé qu’il était impensable qu’on ne trouve pas une façon de connecter [l’aéroport] au réseau ».

« Comme dans toutes les métropoles du monde, Montréal doit se doter d’un lien de transport comme celui du REM entre son aéroport et son centre-ville. Il est déplorable de constater que le gouvernement caquiste se retire du montage financier de la construction de la station du REM à l’aéroport Trudeau », a-t-il affirmé.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Pierre Arcand

La Presse a rapporté jeudi que le gouvernement Legault s’était retiré du montage financier travaillé entre Québec et Ottawa afin dassurer un financement à la connexion de laéroport au REM. Les coûts de cette construction, d’environ 600 millions, devaient au départ être assurés par l’aéroport. Or, les revenus de l’organisme ont brutalement chuté depuis que la pandémie de COVID-19 a fait diminuer le trafic passager de 97 % depuis mars.

La décision de Québec a pris de court le gouvernement fédéral, a rapporté La Presse, alors que la construction de la future station est déjà entamée. « Il est impératif de trouver une solution étant donné l’importance de la station à l’aéroport pour l’ensemble de ce projet de transport en commun qui améliorera la mobilité pour les citoyens et les visiteurs de la grande région de Montréal pour des générations à venir », a déclaré le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau.

Un « gâchis », dénonce QS

À Québec, la critique de Québec solidaire en matière de transports, Ruba Ghazal, accuse le gouvernement Legault de « torpiller un projet de transport collectif qui est pourtant déjà sur les rails ».

« Retirer le financement d’un projet qui est déjà entamé, c’est du gâchis et du temps que l’on n’a pas qui est perdu inutilement. Il faut arrêter de tergiverser et aller de l’avant avec ce projet », a-t-elle dénoncé jeudi.

Le nouveau chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, y voit pour sa part un nouvel exemple pour faire la promotion de la souveraineté de la province.

« Une fois de plus, le fédéral nous prouve qu’il n’a aucun contrôle sur la gestion de ses aéroports. Si le Canada avait réellement à cœur ses infrastructures en sol québécois, il ne lésinerait pas sur le financement de la station », a-t-il dit.

« Le fédéral est un palier gouvernemental de trop et on a encore un excellent exemple [comment] tout serait plus simple avec un seul palier de gouvernement », a ajouté le chef de la troisième opposition.