(Ottawa) À la veille du scrutin présidentiel aux États-Unis, le premier ministre Justin Trudeau admet que le Canada aura sans doute moins de difficultés à travailler avec une administration Biden.

M. Trudeau, qui est resté très prudent dans ses commentaires jusqu’ici au sujet de l’élection américaine, a quelque peu laissé tomber sa garde dans une entrevue accordée à la radio Énergie 98,9 de Québec lundi matin.

Tout en rappelant que les États-Unis sont « notre plus grand allié » et « notre plus grand partenaire économique », le premier ministre a reconnu que les quatre dernières années n’avaient pas été de tout repos.

« On a vu, au fil des dernières années, qu’on peut passer des années difficiles », a affirmé M. Trudeau en entrevue, en mentionnant la renégociation de l’accord de libre-échange nord-américain et les tarifs « injustes » imposés sur le secteur de l’aluminium à deux reprises.

Mais que la prochaine administration soit républicaine ou démocrate, elle ne sera pas exempte de défis pour le Canada.

« Oui, s’il y a un changement, il y a des choses qui vont être peut-être moins difficiles par rapport à l’environnement, par exemple, mais les démocrates aussi ne sont pas nécessairement pas protectionnistes. […] Il va toujours y avoir différents enjeux qu’il va falloir gérer », a déclaré le premier ministre.

« On va continuer de défendre les intérêts canadiens, les travailleurs, quel que soit le résultat […] mardi », a-t-il ajouté.

La proximité entre Joe Biden et Justin Trudeau ne date pas d’hier.

En décembre 2016, M. Trudeau avait été l’hôte d’un souper d’État en l’honneur du vice-président américain Joe Biden. Les deux hommes avaient alors vanté l’amitié entre le Canada et les États-Unis et s’étaient échangés des compliments. M. Trudeau avait appelé M. Biden « mon ami » lors de son discours.

Prenant la parole après lui, M. Biden, qui allait céder sa place comme vice-président quelques semaines plus tard, avait dit compter sur des leaders comme M. Trudeau pour continuer à maintenir l’ordre politique libéral, tant sur le plan économique que sur la scène internationale.

« Nous allons passer à travers cette période parce que nous sommes des Américains et des Canadiens », avait-il dit d’un ton plus solennel, sans mentionner Donald Trump qui venait d’être élu président des États-Unis.