(Québec) Un défi de taille attend le prochain chef du Parti québécois (PQ) : les positions de la formation souverainiste ne sont pas connues dans la population.

C’est la mise en garde que lance aux quatre aspirants le président du PQ, Dieudonné Ella Oyono, alors que s’amorce lundi matin la période de scrutin des militants pour choisir un nouveau chef, qui sera connu vendredi soir.

Dans une entrevue avec La Presse Canadienne diffusée lundi, M. Ella Oyono a fait le bilan de cette course hors de l’ordinaire où le parti joue peut-être son destin. Devenue troisième opposition en Chambre à la suite de son revers historique aux élections de 2018, la formation doit choisir un successeur à Jean-François Lisée afin de stopper son lent déclin.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Dieudonné Ella Oyono, président du PQ.

Selon M. Ella Oyono, le parti a un « enjeu » de communication et le prochain chef devra y travailler. Que ce soit sur les changements climatiques, sur l’avenir du français ou sur la lutte aux inégalités, le PQ a élaboré des positions, mais le message n’est pas retenu dans l’opinion publique, constate-t-il. Il évoque notamment la difficile campagne de 2018.

« Défi de clarté »

« Il y a un défi de cohérence et de clarté, il faut que le message percole dans la population. Sur plusieurs enjeux la position du parti existe, mais n’est pas connue. Il faut trouver des mécanismes. Certains partis réussissent bien. Il faut que le message soit court, soit clair, qu’il dise ce qu’il doit dire. »

Il reste deux ans au nouveau chef avant les élections de 2022 pour faire connaître clairement le programme et les positions du parti. Les membres pourraient bien pour leur part en conclure qu’il leur faudra donc choisir le meilleur communicateur du lot.

Rappelons que quatre candidats briguent les suffrages : l’historien Frédéric Bastien, le député de Jonquière, Sylvain Gaudreault, l’humoriste Guy Nantel et l’avocat Paul St-Pierre Plamondon.

« Aucune inquiétude »

Concernant le mécanisme électoral qui déterminera le gagnant, M. Ella Oyono soutient que tout se déroulera sans encombre, contrairement à la dernière investiture du Parti conservateur du Canada (PCC).

« Je n’ai aucune inquiétude sur l’intégrité du processus du vote. On a travaillé très fort. Le résultat sortira tel que prévu vendredi. »

Et peu importe quel candidat sera élu, M. Ella Oyono s’engage à rester dans ses fonctions. « Moi, je suis là, quelle que soit l’issue du vote », a-t-il assuré, en ajoutant qu’il connaît chacun des quatre aspirants.

Cette longue course amorcée officieusement en début d’année a dû être suspendue à ses débuts en raison de la première vague de la pandémie au printemps dernier. Elle se conclut donc cette semaine après trois débats, des tournées régionales des candidats et des activités virtuelles.

Un peu plus de 35 000 membres et sympathisants ont le droit de vote. Le mode de scrutin est préférentiel, c’est-à-dire que le membre peut effectuer trois choix en ordre de priorité sur un bulletin.