(Ottawa) Au tour du Nouveau Parti démocratique (NPD) de (re)monter aux barricades pour exiger du gouvernement fédéral qu’il assujettisse les entreprises de compétence fédérale à la loi 101. Le chef du parti, Jagmeet Singh, a pris la plume pour enjoindre au premier ministre d'agir rapidement.

« À ce jour, les entreprises localisées au Québec qui relèvent du fédéral ne sont pas tenues de se soumettre à la loi 101. C’est tout simplement incohérent et inacceptable. Je vous demande d’inclure une politique dans ce sens dans votre programme cet automne », a écrit le leader dans une missive que La Presse a pu consulter.

« La langue permet de préserver la culture et l’identité d’un peuple, l’identité d’une nation, ajoute M. Singh dans la lettre envoyée mercredi. Assurer la pérennité de la langue française au Québec est un enjeu crucial et nous sommes prêts à travailler avec vous pour finalement faire ce qui aurait dû être fait, il y a plusieurs années. »

Pression accentuée

Le plaidoyer du leader néo-démocrate vient accentuer encore davantage la pression sur les libéraux. Il vient s’ajouter à l’intention réaffirmée en août par le ministre québécois responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, d’arracher ce gain, mais aussi à l’intention du Bloc québécois de déposer un projet de loi en Chambre afin d’y parvenir.

La démarche vise à exiger des entreprises fédérales qui sont présentes au Québec, comme les banques, les entreprises ferroviaires et maritimes ou du secteur des télécoms, qu'elles se plient aux exigences de la Charte de la langue française.

Celle-ci exige notamment que le français soit la langue d’usage au sein des entreprises du Québec comptant plus de 50 employés.

Trudeau évasif

À la Chambre des communes, plusieurs tentatives ont été effectuées pour convaincre le gouvernement. Le NPD et le Bloc québécois l’ont fait, et, chaque fois, ils ont échoué à faire adopter cette idée.

La semaine dernière, Justin Trudeau est demeuré vague quant à ses intentions dans ce dossier.

« Nous allons toujours être là pour défendre la particularité de la langue française au Québec et partout au pays et pour défendre nos langues officielles, plus particulièrement ceux qui vivent des situations minoritaires », a-t-il dit lors d’une conférence de presse à Montréal.

Avec La Presse Canadienne