(Québec) Cela n’arrive pas tous les jours, mais le gouvernement Legault et Québec solidaire s’entendent à merveille sur un point : il ne faut pas verser un sou de plus de fonds publics dans la cimenterie McInnis.

La cimenterie de Port-Daniel, en Gaspésie, fait l’objet de rumeurs de vente, après avoir englouti des centaines de millions de fonds publics québécois, « à cause de mauvaises décisions » des gouvernements du Parti québécois et du Parti libéral du Québec, a estimé en point de presse la porte-parole de Québec solidaire dans le dossier, la députée Ruba Ghazal, mardi.

Elle a indiqué que le gouvernement du Québec devait prendre ses distances de cette entreprise « polluante », qui est « un puits sans fond de gaspillage d’argent public ».

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE

Ruba Ghazal

Lundi, lui aussi très critique depuis des années envers ce mégaprojet, le premier ministre François Legault avait fermé la porte à une nouvelle intervention financière de l’État.

Il y aurait deux repreneurs potentiels : une entreprise brésilienne, Votorantim, et une autre québécoise, Béton Provincial.

Une cimenterie ne fait pas partie des secteurs d’avenir, a commenté Mme Ghazal, misant plutôt sur des projets plus modestes de diversification économique pour la Gaspésie.

Du côté du Parti québécois, on souhaite que, dans tous les cas de figure, l’entreprise soit confiée à un repreneur québécois.

Le député péquiste des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, estime que le nationalisme économique affiché par le gouvernement Legault doit se concrétiser dans cette éventuelle transaction à venir.

« On a une usine qui, actuellement, est installée en Gaspésie, qui crée de l’emploi, qui est de plus en plus performante. Plutôt qu’aller céder comme un cadeau à des intérêts brésiliens une usine comme celle-là, bien, on va s’assurer qu’elle puisse bénéficier au Québec », a-t-il dit en point de presse sur un autre sujet.

On soupçonne la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui avait injecté plus de 450 millions dans le projet depuis 2014, de vouloir retirer ses billes.

De son côté, Investissement Québec détient pour 100 millions en capital-actions dans l’entreprise et a consenti un prêt de 250 millions.