Le profil de Guy Nantel, l’un des candidats à la direction du Parti québécois (PQ), a été retiré vendredi pour deux jours du site web de la formation politique en raison du non-respect des règles.

Le parti reproche à l’équipe Nantel d’avoir envoyé directement un courriel à un grand nombre de membres pour solliciter du financement, a confirmé à La Presse canadienne une source interne proche du dossier.

Les candidats doivent obligatoirement passer par la formation politique s’ils souhaitent communiquer avec les membres afin d’éviter que ceux-ci soient inondés de courriels des candidats.

Il y a eu un rappel de la règle lors d’une téléconférence jeudi matin à laquelle ont pris part des représentants de toutes les équipes et la directrice générale du parti étant donné qu’il y avait déjà des contraventions, a appris La Presse canadienne.

Peu après, l’équipe de Guy Nantel a malgré tout contrevenu au règlement d’élection. Le parti a donc imposé une sanction symbolique, mais qui fait bien plus mal sur le plan des perceptions.

« Le candidat ne sera plus affiché sur le site web du Parti québécois pour une durée de 48 heures », a indiqué la formation politique dans un message transmis aux autres candidats à la chefferie.

« Il est toujours candidat et participe toujours à la course », a insisté Lucas Medernach, un porte-parole du PQ, tout en refusant de confirmer les motifs de la décision.

« Farfelu », s’insurge l’équipe Nantel

L’équipe de Guy Nantel affirme ne pas remettre le règlement en cause, mais plutôt l’interprétation qui en est faite. Selon eux, rien ne les empêche de communiquer avec des partisans du candidat, y compris des membres.

« Si j’écris à mes anciens collègues d’université et que j’envoie 300 courriels et que là-dessus il y en a 25 qui sont des membres, ce n’est pas interdit et c’est ce qu’on fait présentement », a illustré Martin Beaudry, un porte-parole de l’équipe du candidat.

Ils ne comprennent pas pourquoi « cette fois-ci, ce n’est plus correct », alors qu’une situation identique s’est produite avant la pandémie et que la présidente d’élection de l’époque, Agnès Maltais, qui « n’est pas une débutante », leur avait donné raison.

L’équipe Nantel soutient que la liste des membres que fournit le PQ n’inclut pas les adresses courriel et que, par conséquent, ils sont incapables d’identifier les noms à retirer de leur propre liste.

Ils affirment avoir fait plusieurs démarches pour se conformer à l’interprétation des règles faite par le parti, notamment en proposant que le parti retire de leur liste de courriels les personnes qui sont membres et même d’embaucher aux frais de leur équipe une firme externe pour faire ce travail de façon neutre. « Ça aussi, ça ne les intéressait pas », a noté M. Beaudry.

La sanction « envoie un message sur l’intégrité de notre candidat alors qu’on n’a rien fait de répréhensible », a lancé M. Beaudry en entrevue avec La Presse canadienne. « C’est de dire au monde entier que Guy Nantel ne respecte pas les règles », a-t-il ajouté.

Le PQ est sans chef depuis la démission de Jean-François Lisée le soir des élections générales du 1er octobre 2018, lorsque la formation a encaissé une défaite historique. C’est le député de Matane, Pascal Bérubé, qui assume l’intérim.