Si tous les candidats à la direction du Parti conservateur ont dénoncé le racisme, tous ne croient pas en son caractère systémique.

En fait, seul Peter MacKay a clairement prononcé ces mots lors du seul débat en anglais, en réponse à une question vidéo d’un jeune homme originaire d’Ottawa.

« Nous devons reconnaître que le racisme systémique existe », a déclaré M. MacKay, notant les nombreux défis auxquels font face les communautés autochtones au Canada.

Derek Sloan a dit qu’il y a du racisme et des personnes racistes au Canada, mais que le Canada n’est pas un pays raciste.

Il a pointé du doigt la loi québécoise sur la laïcité, qui constitue une « violation des droits des minorités » à son avis, notant que peu au sein du parti osent la dénoncer pour ne pas déplaire au Québec.

Ses adversaires sont d’ailleurs restés prudents lorsqu’ils ont été questionnés sur cet enjeu spécifique par les journalistes, après coup.

« C’est un enjeu pour l’Assemblée nationale », a répondu Erin O’Toole, qui promet de respecter les juridictions provinciales sur ces enjeux. M. MacKay, lui, a feint de ne pas comprendre la question.

Leslyn Lewis, la seule candidate racisée dans la course, reconnaît qu’il existe des « systèmes » qui discriminent. Mais elle a préféré critiquer le premier ministre Justin Trudeau, qui dénonce le racisme systémique, mais ne pose pas assez de gestes concrets selon elle.

« Déposer le genou n’est qu’un symbole. S’il veut faire quelque chose pour faire de ce pays un meilleur endroit où vivre, il peut le faire », a-t-elle argué.

M. O’Toole, de son côté, a dit que les conservateurs devraient prôner la « tolérance zéro » envers le racisme et la discrimination sous toutes ses formes, mais n’a pas voulu prononcer les mots « racisme systémique ».

Les deux meneurs de la course ont connu quelques prises de bec pendant le débat en anglais, mais elles ont été moins nombreuses que la veille, lors du débat en français.

M. O’Toole s’est présenté comme un « vrai bleu » prêt à accueillir les différentes mouvances au sein du parti et a accusé M. MacKay d’avoir divisé les conservateurs dès le début de la course.

« Nous devons unir. C’est ce que j’amènerai comme chef », a dit M. O’Toole.

M. MacKay a brandi son passé comme cofondateur du Parti conservateur moderne en 2003 aux côtés de l’ancien premier ministre Stephen Harper, et que c’est cette unité qui définit son parcours en politique.

Mme Lewis et M. Sloan, de leur côté, ont de leur côté promis de faire une plus grande place aux conservateurs sociaux qui remettent en doute le droit à l’avortement et le mariage entre conjoints de même sexe.

Ils ont tous les deux insisté sur l’importance de la famille traditionnelle et du rôle des parents, s’opposant à l’intention libérale de bannir les thérapies de conversion.

Il s’agissait de la dernière chance pour les candidats de croiser le fer lors d’un débat. Les membres du Parti conservateur ont jusqu’au 21 août pour voter par correspondance pour le candidat de leur choix.