(Ottawa) Le Bloc québécois souhaite un programme obligatoire de rachat pour les propriétaires d’armes d’assaut de type militaire, mais n’en fait pas une condition à son appui à un éventuel projet de loi pour l’instant.

Lors d’une conférence de presse, mardi après-midi, le chef Yves-François Blanchet a enjoint le gouvernement fédéral à faire preuve du « courage nécessaire » dans ce dossier.

« Si le gouvernement a l’intention d’assurer la sécurité des Québécoises et des Québécois et des Canadiennes et des Canadiens en restreignant la circulation et en prohibant les armes d’assaut de style militaire, qu’il se fasse pousser une colonne vertébrale et qu’il aille au bout de l’exercice. Nous, on le soutiendra dans ce contexte-là », a-t-il déclaré.

« À défaut, s’il y a tellement d’eau dans le vin qu’on voit au travers, il n’aura pas de misère à se trouver d’autres appuis, mais ça ne risque pas d’être le nôtre », a ajouté du même souffle M. Blanchet.

Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé vendredi l’interdiction immédiate de plus de 1500 modèles et variantes d’armes d’assaut de type militaire. Son gouvernement prévoit déposer un projet de loi pour un programme de rachat pour les propriétaires de ces types d’armes. Mais il n’est pas encore clair s’il sera obligatoire ou non.

M. Trudeau a déclaré lundi qu’il aurait besoin de l’appui d’au moins un parti d’opposition pour faire adopter son futur projet de loi.

« Je sais qu’en particulier le Bloc québécois et le parti néo-démocrate ont une perspective qui s’aligne avec la nôtre de vouloir plus de contrôle des armes à feu et je suis confiant qu’on va pouvoir travailler ensemble, collaborer pour établir la bonne marche à suivre », a-t-il indiqué lors de sa conférence de presse en début de semaine.

M. Blanchet dit qu’il avait compris, à la lumière de sa conversation avec M. Trudeau la semaine dernière, que le programme de rachat serait obligatoire. Il dit avoir été « assez stupéfait » de constater que cette décision n’était pas coulée dans le béton.

En fait-il une condition à son appui ? « J’en fais assurément une piste de réflexion importante, a répondu le chef bloquiste. La qualité de la collaboration du Bloc va évidemment être tributaire de la proximité entre ce que le gouvernement propose et ce qu’on comprend que le Québec veut. »

Les conservateurs, de leur côté, ont continué de marteler leur opposition aux mesures annoncées par le gouvernement fédéral lors de la période de questions virtuelle de mardi après-midi.

« Alors que nous sommes en plein milieu d’une pandémie, […] le premier ministre trompe les Canadiens en introduisant des mesures pour punir les propriétaires d’armes à feu respectueux des lois », a accusé le député Pierre Paul-Hus.

M. Trudeau lui a répondu que « c’est dommage qu’encore une fois, les conservateurs ne veulent pas renforcer le contrôle des armes à feu dans le pays ».