(Ottawa) Le chef conservateur Andrew Scheer a dévoilé, lundi, les nombreux secteurs d’intérêt sur lesquels son parti entend se pencher cette semaine dans le cadre d’une relance bien particulière de la Chambre des communes.

La liste inclut l’état des réserves de fournitures d’urgence, le méli-mélo de programmes de prestations économiques qui fait que certains sont laissés pour compte et à quel point le gouvernement minoritaire libéral appuie les efforts des gouvernements provinciaux pour relancer leur économie, a déclaré M. Scheer.

Bien que décrite lundi par le premier ministre Justin Trudeau comme étant la première séance virtuelle du Parlement, la journée de mardi sera le théâtre de la première rencontre d’un comité spécial conçu pour imiter autant que possible la routine de la Chambre des communes.

Le Parlement en soi est ajourné jusque vers la fin du mois de mai, à la suite d’une première trêve, à la mi-mars, provoquée par la fermeture des activités presque complètes au pays dans une tentative de freiner la propagation du coronavirus.

L’accord de tous les partis était nécessaire pour maintenir le Parlement fermé au-delà du 20 avril. Le Parti conservateur voulait un retour à quatre jours de travaux en Chambre, avec un groupe beaucoup plus restreint que les 338 députés qui composent la Chambre des communes.

Toutefois, le Nouveau Parti démocratique et le Bloc québécois ont appuyé la suggestion libérale d’un comité, avec deux séances virtuelles et une autre en personne, chaque semaine.

Les 338 députés font partie du comité, mais seulement sept sont nécessaires pour avoir quorum comparativement à 20 lors de sessions régulières des Communes.

Au moment où M. Scheer réclamait un plan de la part du Parti libéral, son caucus, derrière des portes closes, a commencé à établir les assises d’une approche des conservateurs pour relancer l’économie.

Selon Leona Alleslev, leader adjointe du Parti conservateur et du caucus conservateur de réponse et de relance au coronavirus, l’intention est d’aider à apporter plus de structure à l’opposition dans sa lutte contre les libéraux au cours des prochains mois.

Mme Alleslev a fait valoir que les conservateurs contribuent à la gouvernance du pays pendant cette période incertaine, même s’ils forment l’un des partis d’opposition.

« Notre rôle est de faire cette réflexion, autant que de réagir à ce que le gouvernement présente, pour comprendre comment on ferait les choses différemment et cela peu importe si l’on est dans un gouvernement minoritaire ou majoritaire », a-t-elle mentionné.

Par ailleurs, M. Scheer a finalement manifesté son désaccord face aux propos controversés du député conservateur Derek Sloan, l’un des candidats à sa succession.

La semaine dernière, M. Sloan s’est fait critiquer pour avoir demandé si la docteure Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique au pays, « travaillait pour la Chine ou pour le Canada ».

À l’origine, M. Scheer avait refusé de commenter les propos de M. Sloan, qui avaient provoqué plusieurs réactions de désapprobation et même des allusions de racisme parce que la Dre Tam est née à Hong Kong.

« Ce n’est pas approprié de mettre en doute la loyauté de quelqu’un à son pays. Je crois qu’il s’agit d’une très grave accusation pour laquelle vous devez avoir des preuves substantielles », a déclaré M. Scheer.

Selon M. Scheer, le Parti conservateur considère que la docteure Tam ne peut pas être la bouc émissaire de l’approche du gouvernement face à la COVID-19, et que seul le gouvernement peut être jugé responsable à cet égard.

Aucune sanction ne devrait toutefois être imposée au député Sloan par le caucus conservateur. Ce sont les membres du parti qui auront à se prononcer lors de l’élection du prochain chef a suggéré Andrew Scheer.

La course est présentement suspendue jusqu’à ce que les organisateurs déterminent comment aller de l’avant en pleine crise sanitaire. Une réunion à ce sujet est prévue vendredi.