(Toronto) Le premier budget du gouvernement minoritaire de Justin Trudeau portera une grande attention à l’environnement, ce qui devrait permettre d’obtenir l’appui de l’opposition pour que le budget soit adopté, selon le ministre des Finances, Bill Morneau.

Les consultations ont débuté lundi sur le budget qui doit être dévoilé au printemps.

S’adressant à un groupe d’étudiants de l’Université Ryerson à Toronto, M. Morneau a ajouté que les questions de santé et de sécurité, comme le contrôle des armes à feu, figurent dans les thèmes de son programme de dépenses.

Mais c’est le sujet de l’environnement sur lequel le ministre s’est particulièrement appuyé lors de la rencontre avec les étudiants, affirmant qu’une forte majorité de Canadiens avaient montré aux élections d’octobre que l’enjeu était important pour eux.

« Nous pensons que nous avons un mandat, avec d’autres partis, au sein du gouvernement pour faire avancer les questions relatives à l’environnement et au changement climatique », a-t-il déclaré.

M. Morneau a affirmé que les libéraux consulteraient les partis de l’opposition et collaboreraient avec ceux qui veulent travailler avec le gouvernement sur des questions liées à l’environnement et à la réconciliation avec les Premières Nations.

Les libéraux auront besoin de l’aide de partis de l’opposition pour adopter le budget, puisque le gouvernement a perdu sa majorité à la Chambre des communes lors des élections fédérales de 2019.

Si le budget n’obtient pas l’appui de la majorité des députés à la Chambre des communes, la chute du gouvernement pourrait entraîner de nouvelles élections générales, mais M. Morneau semblait optimiste quant aux chances d’obtenir l’approbation du Parlement pour son prochain budget.

« S’il s’avère qu’un ou plusieurs partis ne nous soutiennent pas dans ce dossier, eh bien, nous devrons faire face à cette réalité et demander aux Canadiens ce qu’ils veulent que nous fassions, mais j’espère que cela ne se produira pas à court terme », a déclaré M. Morneau en réponse à une question.

Un lourd déficit

Les finances publiques devraient afficher un déficit de 26,6 milliards au cours de cet exercice, soit 6,8 milliards de plus que prévu. Le déficit de l’an prochain devrait atteindre 28,1 milliards, et cette projection ne tient pas compte des promesses électorales des libéraux.

Le mois dernier, la mise à jour budgétaire du ministère des Finances a indiqué que le déficit accru était largement attribuable à des changements dans le calcul des retraites et des avantages sociaux des fonctionnaires – une charge plus importante lorsque les taux d’intérêt sont bas, mais qui pourrait chuter grandement dans l’éventualité d’une hausse des taux d’intérêt.

Des experts et le directeur parlementaire du budget ont laissé entendre que la marge de manœuvre budgétaire du gouvernement s’est considérablement rétrécie et se resserrera davantage si l’économie ralentit.

M. Morneau a déclaré que son budget tiendra compte des enjeux au-delà des frontières du Canada, comme les guerres commerciales qui peuvent avoir des répercussions dans l’économie nationale.

« Nous devons nous assurer que nous maintenons ce bilan solide, que nous maintenons notre solide position budgétaire afin de pouvoir faire face au potentiel de problèmes que nous ne pouvons pas nécessairement prévoir », a-t-il déclaré.