(Sherbrooke) Les députées Christine Labrie de Québec solidaire (SQ) et Nathalie Roy de la Coalition avenir Québec (CAQ) ont annoncé, lundi, s’être tournées vers la police pour des messages qu’elles ont reçus.

Mme Roy, qui est ministre de la Culture et des Communications et députée de Montarville, a confirmé avoir signalé à la police des propos qui « portaient atteinte à son intégrité physique ».

Selon l’attachée de presse de la ministre, le signalement a été fait vendredi à la suite de messages reçus dans la foulée de la publication sur les réseaux sociaux d’une vidéo virale de la députée de QS Catherine Dorion, dans laquelle la ministre semblait ne pas répondre directement à des questions.

Le signalement a été fait auprès du Service de renseignement de la sécurité de la Sûreté du Québec « à la suite de dérapages », s’est-elle contentée de préciser dans une déclaration transmise à La Presse canadienne.

Pour sa part, Mme Labrie, qui a ébranlé ses collègues de l’Assemblée nationale et la population le mois dernier en rapportant des exemples de messages haineux qu’elle recevait, a décidé de porter plainte à la police.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Christine Labrie

Dans un message transmis sur Facebook, elle a expliqué qu’elle a décidé d’agir en cohérence avec ce qu’elle avait dit à l’Assemblée nationale, le mois dernier, en rapportant des exemples de messages haineux.

Mme Labrie a déposé deux plaintes au Service de police de Sherbrooke (SPS). Elle affirme que le policier qui l’a rencontrée a été exemplaire dans son comportement : patient, compréhensif et respectueux, il a traité les deux cas avec soin pour que rien ne soit oublié et a pris plusieurs pages de notes pour les dépositions, selon la plaignante.

La députée a dit que désormais, elle comprenait beaucoup mieux pourquoi il est difficile pour les femmes de faire cette démarche, mais elle a ajouté qu’elle avait le sentiment du devoir accompli.

Le 27 novembre, l’intervention de la députée de Sherbrooke avait été faite dans le cadre de la campagne internationale de sensibilisation à la cyberintimidation. Elle avait demandé à ses quatre collègues députées solidaires, Manon Massé, Catherine Dorion, Ruba Ghazal et Émilise Lessard-Therrien, de lui transmettre des exemples de messages haineux qui sont leur lot quotidien.

Christine Labrie s’était ensuite excusée à l’avance pour des propos qui ne respecteraient pas le décorum parlementaire. Elle avait estimé nécessaire de les rendre publics, parce qu’ils faisaient partie de la vie des femmes députées.

L’énumération des propos violents et misogynes qui a suivi avait choqué et ému, d’abord, avant de susciter les applaudissements nourris de tous les parlementaires présents.

La vice-présidente de l’Assemblée nationale, Chantal Soucy, avait ajouté que l’hostilité manifestée en ligne envers les femmes était une cause directe de leur hésitation à s’engager en politique.