(Québec) Le gouvernement Legault brise sa promesse et n’accorde pas aux parents adoptants autant de semaines de prestations du Régime québécois de l’assurance parentale (RQAP) que ce que les parents biologiques touchent au Québec.  

« La mère qui porte l’enfant, qui a la période de grossesse et d’accouchement […] doit composer avec des effets physiologiques que les parents adoptants n’ont pas à gérer », a justifié jeudi le ministre du Travail, Jean Boulet, en déposant le projet de loi 51 modernisant le RQAP.  

Pourtant, lors de la dernière campagne électorale, la Coalition avenir Québec (CAQ) avait promis, dans une lettre envoyée à la Fédération des parents adoptants du Québec, que leur gouvernement augmenterait « le nombre de semaines de prestations pour les parents adoptants afin que ces derniers bénéficient des mêmes avantages que les parents biologiques, c’est-à-dire 55 semaines au lieu de 37. »

Dans le projet de loi 51, Québec prévoit finalement que les parents procédant à une adoption au Québec bénéficieront de 42 semaines de prestations au RQAP. Ils en avaient autrefois 37. Les parents qui adoptent à l’étranger pourront quant à eux toucher à un maximum 52 semaines de prestations. Le nombre de semaines de prestations pour des parents biologiques est de 55 semaines.  

« Ce que je recherchais surtout, c’est l’équité entre les parents adoptants et les parents biologiques. […] On réduit substantiellement l’écart. C’est un pas de géant en avant », a dit M. Boulet jeudi.

« On est très déçu et très fâché. On ne comprend d’ailleurs pas pourquoi les adoptions locales sont défavorisées par rapport aux adoptions internationales », a dénoncé jeudi Marielle Tardif, secrétaire de la Fédération des parents adoptants du Québec.  

« De donner plus de semaines de prestations aux parents adoptants n’enlève absolument rien aux mères qui accouchent ! », a-t-elle ajouté.  

Une « iniquité très grave », dénonce le PQ 

La députée péquiste Véronique Hivon a également sévèrement dénoncé jeudi « l’iniquité » et « l’injustice très grave qui perdurent entre les enfants adoptés et les enfants biologiques au Québec ».  

« Les enfants adoptés ont le droit d’avoir une présence [parentale] aussi constante pour une période aussi longue que les enfants biologiques. Il n’y a pas de raisons d’avoir deux catégories d’enfants au Québec, […] surtout quand on sait que les enfants adoptés arrivent dans leur famille avec un bagage très important de défis particuliers », a-t-elle ajouté.  

Mme Hivon a également rappelé qu’il un petit nombre d’adoptions par année, « moins de 400 », a-t-elle dit, alors qu’il y a « plus de 83 000 naissances biologiques ». Les adoptions représentent « au maximum 5 millions pour le [RQAP] qui avoisine les 2 milliards de dépenses ».

Les autres modifications au RQAP en bref

- Québec fait passer de 52 à 78 semaines la période dans laquelle les prestations parentales peuvent être prises.  

- Lorsque les deux parents ont utilisé 10 semaines de prestations parentales chacun, quatre semaines additionnelles de prestations partageables sont attribuées.  

- Lors d’une naissance ou de l’adoption de plus d’un enfant, chaque parent peut désormais obtenir cinq semaines de prestations chacun.