(SHERBROOKE) Les Québécois sont « absolument prêts » à être dirigés par une première ministre noire, a affirmé Dominique Anglade, dimanche. Elle a cependant reconnu que certains peuvent ressentir des « réticences » à son endroit.

Au cours des derniers jours, des commentateurs ont fait état d’un mouvement « anybody but Anglade » au sein du Parti libéral. Les libéraux qui y adhèrent craignent que le Québec des régions reste insensible à une Montréalaise issue des communautés culturelles.

« C’est un peu la nature de la bête que des gens aient peut-être certaines réticences, a observé Mme Anglade dimanche. Mais je crois pertinemment que les Québécois sont ailleurs. Je le crois parce que, sur le terrain, depuis des années, quand je me promène ça va au-delà de ça. »

La députée de Saint-Henri-Saint-Anne, fille d’immigrants haïtiens, a fait carrière dans le monde des affaires et dirigé le ministère de l’Économie. Elle a sillonné le Québec au cours des dernières années et elle se dit convaincue que la couleur de sa peau ne sera pas un facteur dans sa campagne.

« Moi, personnellement, lorsque je vais sur le terrain, je crois que les Québécois sont absolument prêts à ça », a-t-elle dit.

Son adversaire Alexandre Cusson, a abondé dans le même sens.

« Ce n’est pas un enjeu pour moi, a-t-il dit. Je veux un débat d’idées et c’est ce que nous allons faire. »

PHOTO MICHELLE BOULAY, LA TRIBUNE

Alexandre Cusson

D’autres candidats ?

La course à la direction du Parti libéral a débuté officiellement samedi. Dominique Anglade a annoncé sa candidature cet été et Alexandre Cusson a confirmé la sienne ce week-end au conseil général du PLQ à Sherbrooke.

Selon le chef par intérim, Pierre Arcand, d’autres aspirants chefs pourraient se manifester. Les candidats ont en effet jusqu’au 6 mars pour déclarer leur intérêt.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le chef par intérim du PLQ, Pierre Arcand

« Il y a des gens qui m’ont dit qu’ils pourraient avoir un intérêt », a-t-il dit.

« Plus il y a de gens, plus ça fait des débats d’idées alors plus ça peut être intéressant et plus ça prouve qu’on est un parti vivant », a-t-il ajouté.

L’ex-ministre de la Santé, Gaétan Barrette, est de ceux qui souhaitent l’entrée en scène de nouveaux candidats, bien qu’il ait exclu de lui-même se lancer dans la course. Selon lui, il serait souhaitable d’offrir aux militants libéraux une « diversité des opinions ».

« Deux [candidats], c’est peu, c’est le strict minimum, a-t-il dit. Je pense que l’idéal, c’est entre trois et quatre. »