(Québec) Le premier ministre François Legault a eu tort de ne pas participer au sommet des Nations unies sur le climat, selon le chef libéral par intérim Pierre Arcand.

Ce faisant, en boudant la « Climate Week » qui se déroule toute la semaine à New York, il a choisi son camp, celui des « climato-inactifs », a observé M. Arcand, en mêlée de presse, mardi.

« Je crois que M. Legault aurait dû être là », dit l’ancien ministre de l’Environnement, en rappelant que pour ses prédécesseurs, Philippe Couillard et Jean Charest, « c’était un devoir d’aller à la Climate Week » à New York chaque année.

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Pierre Arcand

Dans le passé, les premiers ministres du Québec tenaient à y aller, comme des dizaines de chefs d’État et de gouvernement, pour faire valoir leur contribution à la lutte aux changements climatiques et bâtir la diplomatie environnementale.

François Legault n’est pas un climatosceptique, mais il « est certainement un climato-inactif », a conclu M. Arcand pour résumer sa perception de la vision du premier ministre en ce domaine, après un an de pouvoir.

Au cours du week-end, le militant écologiste Dominic Champagne a jugé quant à lui que le gouvernement Legault pouvait être associé aux climatosceptiques, ceux qui réfutent les constats des scientifiques sur les bouleversements climatiques.

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Dominic Champagne

Le gouvernement Legault a plutôt choisi de dépêcher à New York deux ministres, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, et celui des Ressources naturelles, Jonatan Julien.

« On en fera jamais assez » en matière d’environnement et de lutte aux changements climatiques, selon M. Arcand, convaincu que tous les gouvernements devaient prendre « une part de blâme » pour les problèmes environnementaux actuels.

Chose certaine, selon lui, « pour un premier ministre qui dit s’intéresser à l’environnement, il n’agit pas dans le bon sens », a commenté M. Arcand.

Il cite en exemple la position de M. Legault sur la cimenterie McInnis, en Gaspésie.

Dans l’opposition, M. Legault démonisait le projet, se rappelle-t-il, et « aujourd’hui, M. Legault donne des allégements à différentes entreprises (dont cette cimenterie) pour leur permettre de polluer plus ».

Radio-Canada rapportait mardi que le gouvernement caquiste avait choisi de se montrer conciliant envers plusieurs grands pollueurs industriels, dont les cimenteries, en exigeant d’eux le minimum de contraintes.

Certains, comme la cimenterie McInnis, considérée comme le plus gros producteur de gaz à effet de serre (GES) au Québec, n’auraient même aucun effort à fournir pour réduire leurs émissions, selon le document obtenu par la société d’État.

En Chambre, en l’absence du ministre de l’Environnement, le ministre des Finances, Eric Girard, a réagi en disant que si une partie du contenu du reportage était fondée, il était faux par ailleurs d’affirmer que les cimenteries seraient exclues du programme à venir.

C’est une « affirmation fausse », selon lui.

Il a ajouté que le gouvernement devait aider les entreprises « à réduire leurs émissions » de GES, pour qu’elles demeurent compétitives.

« Nous avons besoin de ces entreprises », a-t-il dit, en réponse aux questions de l’opposition.