(Bromont) Les problèmes dans la police québécoise vont finir par nuire à la sécurité des citoyens, prévient le chef intérimaire du Parti libéral du Québec (PLQ), Pierre Arcand.

Il y est allé de cet avertissement, jeudi, en point de presse à Bromont, où le PLQ tient son caucus de la rentrée.

L’Unité permanente anticorruption (UPAC) est sans chef permanent depuis que Robert Lafrenière a annoncé sa démission le 1er octobre 2018, jour de l’élection provinciale.

La Sûreté du Québec (SQ) est également sans chef permanent depuis que son directeur Martin Prud’homme a été relevé de ses fonctions il y a sept mois pour des motifs encore inconnus.

Selon M. Arcand, il s’agit là d’un «problème particulièrement majeur», une situation «extrêmement urgente, qui, un moment donné, va nuire de façon très claire à la sécurité de nos citoyens».

Il a déploré l’absence de leadership du gouvernement Legault et la mauvaise gestion de la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, qui a suscité un tollé cette semaine pour avoir traité d’incompétents des ex-employés de son cabinet.

PC

Pierre Arcand

Cette dernière a assuré qu’un nouveau commissaire de l’UPAC serait nommé d’ici le mois d’octobre. Il devra cependant être approuvé par les deux tiers des membres de l’Assemblée nationale, comme le prévoit désormais la loi.

En parallèle, la ministre s’engage à procéder prochainement à une « réflexion approfondie » sur le rôle joué par les corps policiers au Québec. Elle n’a pas voulu dire quelle forme prendrait cette réflexion collective.

En point de presse à Rivière-du-Loup jeudi, le premier ministre François Legault a rejeté l’idée d’une commission d’enquête, ne souhaitant pas «enquêter sur les enquêteurs», une responsabilité qui revient déjà au Bureau des enquêtes indépendantes (BEI).

«Quand vous avez une police dans laquelle il y a des divisions, dans laquelle vous avez des problématiques, un moment donné les citoyens ne vont pas se sentir très rassurés, a martelé M. Arcand. Les gens doivent avoir confiance en leur police. C’est fondamental dans une société.»

«On va mettre toute la gomme!»

Les députés libéraux se rencontraient à Bromont afin de préparer la rentrée parlementaire du 17 septembre. Selon eux, le gouvernement Legault «donne l’illusion qu’il règle les problèmes».

Le déploiement de classes de maternelles 4 ans «partout, sans aucun plan» n’aidera en rien le milieu scolaire, aux prises avec un manque d’enseignants, a argué M. Arcand, tout comme les Maisons des aînés ne régleront pas la question du «manque criant de personnel» dans les CHSLD.

«L’automne arrive et des citoyens qui ont été victimes d’inondations au printemps ignorent toujours ce qui va leur arriver. Ils attendent leurs rapports d’inspection», a-t-il ajouté.

Mais le chef intérimaire libéral a également dû se défendre en point de presse, après avoir affirmé que l’équipe libérale était «plus unie que jamais» et qu’il n’y avait «pas de division». La veille, ses députés avaient tenu des propos divergents sur la question du «Bonjour-Hi », certains trouvant la formule acceptable, ainsi que sur la capacité d’Ottawa de contester la loi 21 sur la laïcité de l’État.

En outre, il a balayé du revers de la main la demande de l’ex-député de Québec solidaire, Amir Khadir, de profiter du caucus présessionnel pour exclure les députés qui étaient ministres sous Jean Charest.

L’équipe libérale, a-t-il répondu, est bien « équilibrée », avec un mélange de vétérans et de nouveaux députés, et elle sera victorieuse dans la circonscription de Jean-Talon, laissée vacante par Sébastien Proulx.

«On va mettre toute la gomme, a-t-il déclaré devant les journalistes. J’ai confiance à la population de Québec, qui a toujours eu un bon jugement politique, ne met pas toujours ses œufs dans le même panier.»

Par ailleurs, M. Arcand a confirmé que la directrice générale du parti, Véronyque Tremblay, ne sera pas candidate dans Jean-Talon. Il a toutefois refusé de se prononcer sur une possible candidature de Gertrude Bourdon, cette colorée candidate libérale pressentie pour être ministre de la Santé, mais défaite aux dernières élections.