(Biarritz) Établir un consensus sur le libre-échange et renforcer les liens commerciaux du Canada avec ses partenaires du G7 sont les priorités du premier ministre fédéral Justin Trudeau au cours du sommet des sept puissances économiques mondiales.

M. Trudeau a rencontré samedi son homologue britannique Boris Johnson. Ils ont discuté de l’avenir des relations commerciales entre les deux pays après l’éventuel Brexit. Il s’agissait de la première rencontre officielle entre les deux hommes depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau premier ministre britannique, en juillet.

Il a aussi parlé avec le premier ministre du Japon Shinzo Abe. Tous deux ont souligné à quel point le nouveau Partenariat transpacifique a renforcé les liens entre les deux pays. Ils ont discuté d’enjeux de sécurité ainsi que des tensions entre Tokyo et la Corée du Sud.

Le premier ministre fédéral veut profiter du sommet du G7 pour montrer un front uni avec ses alliés face à la Chine qui détient arbitrairement deux Canadiens, Michael Spavor et Michael Kovrig.

M. Trudeau a semblé se réjouir d’entendre M. Abe dire que tous deux partageaient « un partenariat stratégique » qui comprend « une vision partagée d’un marché indo-pacifique ouvert et libre ». Une apparente approbation des efforts du Canada et d’autres pays du G7 d’appuyer une circulation plus fluide des biens et des services malgré l’approche nationaliste favorisée par le président américain Donald Trump.

Le chef du gouvernement canadien était fortement désireux de souligner ses alliances parmi les chefs du G7 avant même le début officiel du sommet. Tout long de la journée, il a voulu marquer son appui à un commerce international ouvert et les bonnes relations qu’il a pu entretenir avec ses homologues.

M. Trudeau a été accueilli en soirée par le président français Emmanuel Macron qui lui a pris le bras à plusieurs reprises afin de souligner leur lien d’amitié. Les deux hommes se sont même tenu la main pendant quelques instants. Aucune rencontre officielle n’est encore prévue entre eux, mais l’ambassadrice du Canada en France, Isabelle Hudon, a dit qu’il existait « une chimie » entre les deux politiciens. Elle a exprimé sa conviction qu’ils se parleront en privé en marge du sommet.

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Il doit rencontrer M. Trump, dimanche. On ne s’attend pas à une conversation acrimonieuse entre les deux Nord-Américains.

L’AECG peu populaire

Si M. Trudeau veut consolider les plans pour une transition commerciale en douceur avec le Royaume-Uni — Londres ne fera plus partie de l’Accord économique et commercial global (AECG) après sa sortie de l’Union européenne —, l’opposition contre ce traité se maintient en France parmi les agriculteurs et les écologistes.

Mme Hudon, a reconnu qu’il existe une certaine ignorance sur le commerce international en France, mais elle s’est dite encouragée par le nombre croissant d’entreprises françaises qui profitent de l’AECG.

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Justin Trudeau et Isabelle Hudon

« Au Canada, nous sommes plus à l’aise pour faire du commerce, à laisser nos entreprises faire du commerce à l’échelle internationale, et vice-versa », a-t-elle dit.

De son côté, le président français Emmanuel Macron, hôte du sommet, a minimisé les attentes, évoquant même la possibilité qu’un communiqué final commun ne soit pas publié.

Un communiqué commun n’est pas l’élément le plus important d’un sommet du G7, argue Mme Hudon. Permettre aux dirigeants du groupe des Sept de parler librement de différents sujets communs, même s’ils ne parviennent pas à un consensus, est plus important.

« Il y a un changement au sein du G7. Cela étant dit, ce n’est pas une raison pour cesser les conversations. »