(Québec) Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a fait son mea culpa après avoir contrevenu aux pratiques concernant le remboursement des dépenses de témoins en commission parlementaire.

Il a finalement reconnu son erreur jeudi, lors d’une mêlée de presse au parlement, après avoir maintenu pendant plusieurs semaines qu’il était correct de rembourser les frais de déplacement de New-Yorkais et d’Ontariens promaternelles 4 ans venus appuyer son projet de loi.

La veille, le ministre Roberge s’était fait rappeler à l’ordre par le président de l’Assemblée nationale, François Paradis.

Dans une décision écrite, transmise au Parti québécois (PQ) et au Parti libéral du Québec (PLQ), M. Paradis a rappelé que la pratique « suivie à ce jour » interdit le remboursement des frais de déplacement de témoins en commission parlementaire par les ministères ou les organismes publics.

Tout au plus, et exceptionnellement, une commission parlementaire pourrait décider de rembourser, à même son budget, les frais engagés par un témoin lorsque la présence de celui-ci est jugée essentielle. Cependant, les commissions parlementaires n’ont pas pour pratique de rembourser les témoins, a précisé le président.

Jeudi, M. Roberge a commencé par dire que cette directive était « floue » et qu’il était content que M. Paradis l’ait clarifiée.

Il a fini par admettre qu’il avait commis une erreur en faisant venir ces groupes toutes dépenses payées (8600 $) au lieu d’utiliser la visioconférence, disponible à l’Assemblée nationale depuis 2009.

Il a par ailleurs reconnu que son équipe n’avait pas fait « toutes les vérifications » nécessaires.

« M. Legault l’a dit dans son discours inaugural : les Québécois s’attendent à ce que l’on travaille très fort, à ce que l’on soit à l’écoute, honnêtes et capables de l’admettre quand on fait une erreur, a-t-il déclaré. Oui, c’était flou, mais c’était quand même une erreur de ne pas faire toutes, toutes, toutes les vérifications et de ne pas les faire venir en visioconférence. Nous aurions dû les faire venir par visioconférence. […] Maintenant que c’est clair, on va suivre les règles. »

Rappelons que Québec solidaire (QS) a également demandé une enquête de la commissaire à l’éthique. La formation politique estime que le geste du ministre Roberge « ouvre la porte aux apparences de conflits d’intérêts » en plus de créer un précédent « en créant des catégories d’intervenants lors des consultations particulières : ceux dont les frais encourus par leur participation sont compensés et ceux qui doivent tout payer de leur poche. »