À deux mois des élections fédérales, la Fédération canadienne des municipalités (FCM) demande aux partis de s’engager à mettre en place un mécanisme pour le financement permanent des transports collectifs.

« C’est très long, planifier des chantiers de transport, particulièrement dans les grandes villes, a dit à La Presse la présidente sortante de la FCM et mairesse de Magog, Vicki-May Hamm. On a juste à penser aux projets à Montréal, à Québec ou ailleurs, ça prend plusieurs années pour planifier des projets de transports en commun, donc ce qu’on dit, c’est qu’au lieu d’avoir une date d’échéance – qui, en ce moment, est 2027 –, on demande de rendre le financement permanent. C’est surtout pour la prévisibilité. »

Dans son budget 2017, le gouvernement fédéral a annoncé des investissements de 20,1 milliards de dollars dans les transports en commun, de 2017 à 2027. La FCM annoncera aujourd’hui sa demande aux partis : s’engager à maintenir un financement chaque année, de façon permanente. La FCM recommande l’équivalent de 30 milliards sur 10 ans, au moyen d’affectations réparties selon les taux d’usagers, et l’équivalent de 4 milliards sur 10 ans dans un autre volet, notamment pour accroître l’accessibilité du réseau, après 2027.

La Fédération estime que les coûts vont rester, même après la fin de plusieurs chantiers importants dans différentes villes canadiennes. « Il va y avoir d’autres projets, des projets de modernisation, d’électrification, des projets pour rendre les transports plus verts », a noté Mme Hamm. L’enjeu est important pour plusieurs grandes villes, ajoute-t-elle. La FCM demande aussi un financement supplémentaire à court terme pour accélérer l’adoption de véhicules de transports collectifs et de véhicules municipaux à zéro ou à faibles émissions.

D’autres enjeux

Il ne s’agit pas de la seule demande que compte soulever la FCM, qui regroupe plus de 2000 municipalités et 20 associations provinciales et territoriales de municipalités.

« Il y a cinq, six enjeux prioritaires, a souligné Mme Hamm. Une des premières choses, c’est d’être capable de parler directement au fédéral, que les programmes se traduisent rapidement en projets concrets. On veut être considérés comme un ordre de gouvernement », a notamment expliqué Mme Hamm.

Elle donne notamment l’exemple de la légalisation du cannabis, pour laquelle les municipalités n’avaient pas compétence, mais étaient directement touchées une fois le projet adopté. La FCM avait alors demandé à faire partie des débats, et l’avait obtenu.

Un autre défi restera de « jongler avec les priorités qui peuvent être très différentes entre les municipalités rurales, éloignées, nordiques et les grandes villes, mais tout aussi importantes », a ajouté Mme Hamm.

La FCM a bon espoir de voir ses demandes transformées en promesses. « On se sent écoutés par tous les partis », a dit Mme Hamm.