(Sherbrooke) François Legault cite la Constitution canadienne pour rappeler au premier ministre albertain, Jason Kenney, qu’il ne peut pas mettre fin au système de péréquation. « Ça fait partie du deal original [et] on ne peut pas [le] changer », a-t-il dit dimanche.  

De passage à Sherbrooke pour livrer un discours nationaliste au congrès de la relève de la Coalition avenir Québec (CAQ), le premier ministre a affirmé qu’il faudrait 20 ans au Québec pour avoir un niveau de richesse comparable au reste du Canada. Augmenter la richesse du Québec rendrait la province moins dépendante du système de péréquation, a-t-il dit.  

« [Entre temps], le Québec a le droit à la péréquation […] [et] il n’est pas question qu’on change le modèle », a précisé M. Legault.  

Sur Twitter, samedi, Jason Kenney a réitéré des demandes au gouvernement fédéral, notamment concernant la construction d’un pipeline, sans quoi il promet d’organiser un référendum pour sortir l’Alberta du système de péréquation. Ce système, prévu dans la Constitution, permet aux provinces d’avoir « une assiette fiscale comparable pour offrir des services comparables ».  

« [La péréquation] revient à l’existence même du Canada. Quand le Québec a choisi en 1867 … Ou en tout cas, quand il est embarqué dans le Canada, il était prévu qu’il y aurait de la péréquation. Ça fait partie du deal original. On ne peut pas changer le deal original », a affirmé M. Legault.  

« Il y a une entente qui est signée jusqu’en 2024. […] On a le droit à la péréquation. On doit protéger le programme actuel, [mais] on doit aussi créer de la richesse » pour en être moins dépendant, a-t-il ajouté.  

Samedi, les jeunes caquistes ont pour leur part rejeté une proposition de la Commission de la relève pour que le gouvernement établisse « un plan pour que le Québec ne soit plus dépendant » du système de péréquation. La relève caquiste a souligné que le Québec avait droit aux sommes qu’elle recevait.  

Legault compare la loi sur la laïcité de l’État à la loi 101

François Legault a aussi comparé la loi sur la laïcité de l’État, adoptée sous bâillon en juin dernier, à la Charte de la langue française. Selon lui, la loi 21 est un nouvel héritage du nationalisme québécois.  

Dans son discours, dimanche, le premier ministre a reconnu que la génération montante ne voulait plus du débat sur la souveraineté du Québec. Mais plus de 50 ans après la Révolution tranquille, a-t-il dit, le nationalisme doit revenir à l’avant-plan.

Et « quand on parle de nationalisme, de fierté, on parle de quoi ? On parle d’abord de culture, de langue, de valeurs. On parle de la loi 101. On peut maintenant ajouter la loi 21 sur la laïcité de l’État », a affirmé M. Legault, ce qui a provoqué une ovation spontanée de la salle.

En juillet dernier, la Cour supérieure du Québec a refusé d’accéder à la demande d’injonction du Conseil national des musulmans canadiens, de l’Association canadienne des libertés civiles et d’une étudiante en enseignement portant le hijab, qui réclamaient la suspension partielle et immédiate de la loi sur la laïcité de l’État, qu’ils jugent inconstitutionnelle et discriminatoire.

La Cour d’appel a accepté au début du mois d’août d’étudier leur requête.

Dépendance aux écrans 

Le premier ministre Legault a également annoncé dimanche qu’il avait mandaté son ministre délégué à la Santé, Lionel Carmant, pour organiser un Forum sur la dépendance aux écrans. Cet exercice, a-t-il dit, mènera Québec à déposer un plan d’action et à faire des campagnes de sensibilisation.