(Ottawa) Maxime Bernier conteste vigoureusement la décision préliminaire du commissaire des débats des chefs, qui hésite à lui transmettre un carton d’invitation pour les joutes oratoires du 7 et du 10 octobre.

Le verdict, qui n’est pas final, est tombé lundi: le commissaire David Johnston a informé le chef autoproclamé du Parti populaire du Canada (PPC) qu’il respectait seulement un des trois critères d’admissibilité, alors qu’il faut minimalement en remplir deux.

D’après ce que plaide Maxime Bernier dans une lettre datée de mardi, la commission a fait une interprétation erronée du troisième, qui concerne les «véritables possibilités» de faire élire plus d’un candidat, en ignorant «totalement» le «contexte politique».

Et «le contexte politique récent montre que […] des partis populistes ont rapidement émergé et sont devenus des acteurs importants. L’exemple le plus spectaculaire est la victoire du Brexit Party au Royaume-Uni», fait-il valoir.

Or, l’évaluation préliminaire «se concentre entièrement» sur la deuxième partie du critère, soit «la position actuelle dans les sondages nationaux», déplore l’élu, qu’un récent coup de sonde plaçait au coude-à-coude avec son rival conservateur en Beauce.

Le député Bernier réclame donc de la commission qu’elle «refasse son analyse», qu’elle «admette qu’elle a commis une erreur» et qu’elle explique «publiquement aux Canadiens» pourquoi le contexte politique a été «ignoré».

Dans sa lettre, lundi, le commissaire Johnston a signalé qu’il laissait au PPC jusqu’au 23 août prochain pour fournir une liste de trois à cinq circonscriptions qui sont «les plus susceptibles» de faire élire un candidat sous la bannière populaire.

Le porte-parole du chef, Martin Masse, a indiqué mardi à La Presse que la décision de fournir ou pas ces renseignements serait prise d’ici cette date. La commission doit rendre sa décision définitive au plus tard le 16 septembre.

Des laissez-passer ont été remis lundi à Justin Trudeau, Andrew Scheer, Jagmeet Singh, Yves-François Blanchet et Elizabeth May, qui croiseront donc le fer au moins deux fois pendant la campagne électorale, en anglais le 7 octobre, et en français le 10 octobre.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) a fait parvenir un plaidoyer à la commission pour demander l’exclusion de Maxime Bernier. Selon les néo-démocrates, cette plateforme lui permettrait de véhiculer ses idéologies de «haine et d’intolérance».

Les autres formations politiques, de leur côté, n’ont pas voulu se prononcer au sujet de la présence du Beauceron, s’en remettant à la commission.