Un sénateur canadien a défrayé la chronique de médias outre-Atlantique, mardi, parce qu’il a écrit dans un rapport où Washington entrepose des armes nucléaires sur le continent européen.

Les armes des États-Unis seraient ainsi stockées en Belgique, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas et en Turquie, selon l’information qui circule actuellement dans les médias européens.

Ces renseignements sont contenus dans la première version d’un rapport intitulé « Une nouvelle ère pour la dissuasion nucléaire ? Modernisation, maîtrise des armements et forces nucléaires alliées », rédigé par le sénateur libéral indépendant Joseph Day.

« Ces bombes sont entreposées dans six bases – Kleine Brogel en Belgique, Büchel en Allemagne, Aviano et Ghedi-Torre en Italie, Volkel aux Pays-Bas et Incirlik en Turquie », selon ce qu’a publié le quotidien belge De Morgen, et relayé par le Washington Post.

TWITTER

Joseph Day

Les informations sur la localisation de ces armes américaines avaient déjà circulé dans le passé, mais les médias européens ont bondi dessus, mardi, car l’auteur du document est rapporteur général de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN.

L’Assemblée est cependant « distincte » de l’OTAN. Un représentant de l’alliance fondée en 1949 a d’ailleurs réagi en affirmant au Washington Post que le rapport Day n’était pas un document officiel de l’OTAN.

Le sénateur a pour sa part plaidé dans une déclaration écrite transmise au Washington Post, que ces informations étaient du domaine public. Il a aussi argué qu’il était normal qu’un rapport subisse des modifications.

C’est que le passage qui a fait bondir outre-Atlantique ne figure plus dans la mouture du rapport disponible sur le site web de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN ; tout au plus y évoque-t-on les types d’avions capables de transporter ces armes nucléaires.

« Dans le contexte de l’OTAN, selon certaines sources ouvertes, les États-Unis déploient quelque 150 armes nucléaires, notamment des bombes à gravité de type B61, en Europe pour une utilisation sur des avions à capacité duale […] », peut-on y lire.

« Les alliés européens fréquemment cités comme exploitant ce type d’avions sont la Belgique, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas et la Turquie », est-il aussi écrit, avec sources à l’appui en bas de page.

N’empêche, du côté des Pays-Bas, le média DutchNews a écrit mardi que « l’un des secrets militaires les moins bien gardés, que les armes nucléaires des États-Unis sont entreposées à la base aérienne de Volkel, a été confirmé dans l’ébauche d’un rapport ».

Le sénateur Day n’était pas disponible pour accorder une entrevue à La Presse, mardi.