Des 15 députés néo-démocrates du Québec, cinq ne briguent pas de nouveau mandat en octobre. Le chef Jagmeet Singh veut s’assurer que les 10 qui se représentent remporteront leur pari en allant leur prêter main-forte la semaine prochaine.

Il veut évidemment gagner « le plus de sièges possible ». Mais le leader commencera par tenter de conserver les acquis en sillonnant les routes du Québec dans le cadre de cette tournée préélectorale d’une semaine qu’il amorcera lundi prochain.

« L’objectif, c’est de visiter les circonscriptions où on a beaucoup d’appuis et d’aider les députés forts », résume Jagmeet Singh en entrevue avec La Presse. Au menu : Montréal, Sherbrooke, Drummondville et Trois-Rivières, entre autres.

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) refuse catégoriquement de dire combien de sièges il espère rafler à l’automne. « Le plus possible. Anything is possible », se contente-t-il de dire.

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LES CINQ DÉPUTÉS DU NPD QUI NE SE REPRÉSENTENT PAS

- Marjolaine Boutin-Sweet (Hochelaga) - Hélène Laverdière (Laurier–Sainte-Marie) - Christine Moore (Abitibi-Témiscamingue) - Anne Minh-Thu Quach (Salaberry-Suroît) - Romeo Saganash (Abitibi–Baie-James–Nunavik–Eeyou)

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M. Singh est néanmoins conscient de l’ampleur de la tâche qui l’attend au Québec, où le nombre de députés de sa formation a périclité, passant de 59 en 2011 à 16 en 2015 – ces 16 députés composaient tout de même 36 % de la députation totale.

Plutôt que de parler spécifiquement du NPD, il y va de cette analyse : « Pour un parti progressiste, c’est toujours un défi. C’est plus facile pour les grands partis qui ont des liens avec de grandes entreprises d’être compétitifs en campagne. »

Parlant de grands partis, il prédit que les libéraux vont perdre des plumes. « Oh oui, bien sûr ! On a vu avec Énergie Est que les Québécois s’opposent aux pipelines. Et je sais qu’ils sont déçus de la décision d’acheter Trans Mountain avec notre argent », soutient-il.

Inspiré par la percée de Québec solidaire (QS) aux dernières élections québécoises, Jagmeet Singh espère récolter à son tour les fruits de cette « croissance » en se concentrant sur des centres urbains et des villes étudiantes, comme l’ont fait les solidaires.

« On partage beaucoup de valeurs progressistes, ça me donne confiance », lance celui qui compte profiter de sa tournée québécoise pour participer à des soirées de financement, afin de renflouer les coffres d’un parti qui en a bien besoin.

Son chef adjoint Alexandre Boulerice a convenu récemment en entrevue qu’« une chose est sûre, c’est qu’on partage le même type d’électorat que Québec solidaire », et qu’on compte « miser » sur les circonscriptions où QS a obtenu de bons résultats en octobre dernier.

On est néanmoins conscient que les solidaires n’appuieront aucun parti au fédéral, ce que confirme Élise Tanguay, porte-parole de QS. « On s’est donné comme ligne de conduite de ne pas prendre position », assure-t-elle en entrevue.

Sa ligne de conduite, Jagmeet Singh la suivra derrière le guidon du vélo pliant qu’il traîne partout avec lui, la semaine prochaine. Il prévoit emmener en balade avec lui des candidats et militants néo-démocrates, en attendant le sprint électoral.

Les élections fédérales doivent être déclenchées en septembre.