(Québec) Le whip en chef du gouvernement, Éric Lefebvre, a présenté ses excuses pour avoir, selon les termes du premier ministre, « engueulé » un député libéral en Chambre.

L’altercation est survenue samedi, lors du débat ayant mené à l’adoption, sous le bâillon, du projet de loi sur l’immigration.

Au Salon bleu, le libéral Marc Tanguay a accusé le ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, d’avoir manqué de jugement. « Alors qu’aujourd’hui nous sommes en train de parler et de décider du sort de milliers de femmes, d’hommes et d’enfants sous la gouvernance du leader, ministre responsable du projet de loi, où est ce ministre ? Il est en train de faire du jogging sur les plaines d’Abraham, M. le Président. C’est scandaleux, c’est arrogant, on doit le dénoncer ! » a-t-il lancé.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Marc Tanguay.

C’est alors que M. Lefebvre, pourtant le préfet de discipline de la CAQ, s’est emporté. « Avec son doigt à six pouces de mon visage […], il m’a dit : “Tu n’as pas le droit de faire ça. Tu n’as pas d’affaire à faire ça”, ajoutant des blasphèmes à cette affirmation-là », a raconté M. Tanguay. Il s’est plaint au président que les gestes et les propos du whip caquiste « viennent porter atteinte à (son) droit et à (son) privilège de ne pas être sous influence de menaces de quiconque ».

Éric Lefebvre s’est finalement amendé dimanche. « Avec le recul, ma réaction était exagérée. Le député de LaFontaine s’est senti menacé ou intimidé. Je m’en excuse sincèrement au député », a-t-il affirmé en Chambre.

Le premier ministre François Legault a déclaré qu’il était « tout à fait raisonnable » de la part de M. Jolin-Barrette d’avoir « pris une heure pour aller jogger ». Mais « ce n’est pas une raison parce qu’un libéral a dit des choses qui n’ont pas d’allure de l’engueuler », a-t-il dit.

Marc Tanguay a accepté les excuses et a ajouté que « l’incident est clos ».

Simon Jolin-Barrette a nié tout manque de jugement. « Je suis allé prendre quelques minutes d’air frais de façon à pouvoir être concentré par la suite, dans le cadre des débats que j’ai conduits jusqu’à 4 h du matin. Écoutez, je pense que ça fait partie de l’équilibre », a-t-il plaidé. « Si le député de LaFontaine veut faire ce genre de politique, ça lui appartient. Je pourrais indiquer à l’ensemble des collègues que ce n’était pas toutes les banquettes qui étaient occupées au moment où je suis sorti prendre quelques minutes d’exercice. »