(Ottawa) La députée néo-démocrate d’Abitibi-Témiscamingue, Christine Moore, annonce qu’elle ne briguera pas les suffrages aux élections du 21 octobre, optant de consacrer davantage de temps à sa jeune famille au lieu de tenter sa chance pour un troisième mandat.

Mère de trois jeunes enfants, Mme Moore a confirmé sa décision vendredi après-midi au cours d’une conférence de presse dans sa circonscription au cours de laquelle elle a tenu à remercier les citoyens de sa circonscription.

«Vous avez été plusieurs à me demander de poursuivre mon travail et à me souligner votre appréciation vis-à-vis de mon travail. Devant autant d’amour et de confiance, malgré les hauts et les bas que j’ai connus dans les dernières années, il m’est encore plus difficile d’annoncer que je ne serai pas candidate aux prochaines élections fédérales», a déclaré Mme Moore.

Visée par des allégations de harcèlement sexuel en mai 2018, Mme Moore avait été suspendue du caucus du NPD par le chef Jagmeet Singh pendant la durée de l’enquête sur ces allégations. Mme Moore a par la suite été blanchie de ces allégations, formulées par le caporal à la retraite Glen Kirkland, un individu avec qui elle a eu une courte relation amoureuse dans le passé, et a été réadmis au sein du caucus en juillet de la même année.

L’annonce de Mme Moore porte à 14 le nombre de députés du NPD qui ont décidé de ne pas porter la bannière du parti aux élections de cet automne. Le collègue de Mme Moore dans cette région du Québec, le député néo-démocrate Romeo Saganash (Abitibi—Baie-James—Nunavik—Eeyou), fait partie de la liste des députés du NPD qui tirent leur révérence.

Les libéraux de Justin Trudeau et les conservateurs d’Andrew Scheer ont ces deux circonscriptions du Québec dans leur mire maintenant que les députés sortants ne sont plus sur les rangs.

En confirmant sa décision, Mme Moore a promis de continuer à militer pour défendre les causes progressistes dans sa région. Elle a aussi lancé quelques flèches aux «vieux partis», notamment au Parti libéral de Justin Trudeau.

«La réalité du travail de député, lorsqu’on y met tout le cœur et l’énergie, est extrêmement exigeante. Elle l’est d’autant plus lorsqu’on doit vivre jour après jour avec l’immobilisme et l’hypocrisie des vieux partis. On nous avait promis, main sur le cœur, que la politique allait être jouée différemment, mais au contraire, ce gouvernement a décidé de fermer la porte à tout changement et s’est installé comme défenseur du statu quo», a-t-elle dit.