(Vancouver) Le premier ministre canadien Justin Trudeau a estimé lundi que l’égalité hommes-femmes était « attaquée » et a dénoncé un « recul des progrès » en la matière, lors d’une conférence à Vancouver dédiée aux droits des femmes.

« Des individus et des groupes d’intérêts essaient de faire reculer les droits des femmes », a estimé M. Trudeau lors d’un discours à l’ouverture de la conférence Women Deliver, dénonçant sans les nommer les politiciens « faisant honteusement campagne pour défaire les victoires durement remportées par les femmes ».

« A l’ère des réseaux sociaux, il n’a jamais été aussi facile de se moquer et de propager des opinions odieuses, qui se glissent de plus en plus dans nos débats publics », a déploré le premier ministre, précisant que « les progrès peuvent reculer, c’est en train de se produire. L’égalité des sexes est attaquée ».

« Encore aujourd’hui, le droit fondamental d’une femme à choisir ce qu’elle veut faire de son propre corps est remis en question », a-t-il souligné.

Justin Trudeau a fait de l’égalité des sexes l’une des priorités de son mandat et son gouvernement, à l’approche des élections législatives d’octobre, a annoncé dimanche investir jusqu’à 300 millions de dollars en faveur d’organisations de défense des droits des femmes au Canada et à l’étranger.

Le premier ministre a prononcé un discours lundi matin après la présentation du rapport final d’une commission d’enquête publique sur le millier de femmes autochtones assassinées ou disparues au Canada ces dernières décennies, qui a conclu de manière controversée à un « génocide ».

Son parti libéral, après avoir été distancé pendant plusieurs mois, est légèrement repassé devant son principal rival conservateur dans un sondage publié samedi.

La conférence Women Deliver rassemble pendant trois jours à Vancouver 8000 participants dont des dirigeants, militants, universitaires et journalistes en provenance de plus de 150 pays autour de la question de l’égalité des sexes dans le monde.