(Ottawa) Le Parti libéral fait ses choux gras de la controverse entourant le député conservateur Michael Cooper, qui a cité en comité un extrait du manifeste de celui qui a perpétré l’attentat meurtrier dans deux mosquées de Christchurch.

La formation a publié en ligne un appel à l’éjection du caucus de l’élu albertain, que le chef conservateur Andrew Scheer a sanctionné en le dépouillant de son siège au comité permanent de la justice et des droits de la personne.

Sur la page web du parti, coiffée du titre «Dites à Andrew Scheer que Michael Cooper doit quitter le caucus conservateur», on invite ceux qui sont en accord avec l’idée de fournir des coordonnées – prénom, nom de famille, courriel et code postal.

«Les commentaires de M. Cooper étaient profondément irrespectueux et la réponse de M. Scheer a été déplorable. À trois semaines de la fin de la session parlementaire, il ne suffisait pas de retirer Michael Cooper du comité», argue-t-on.

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En après-midi, un député libéral qui siège au comité, Randy Boissonnault, avait publié une déclaration allant dans le même sens, car il était «inapproprié» de lire un extrait du tireur de Christchurch, tout autant que de «réprimander un témoin».

L’incident est survenu mardi dernier au comité parlementaire, alors que le député conservateur s’est offusqué d’un parallèle qu’a effectué un témoin musulman entre le conservatisme et les attaques perpétrées par des extrémistes.

Lorsqu’est venu son temps de parole, Michael Cooper a cité un extrait du manifeste qu’a laissé derrière lui le tireur avant de lancer à l’intention de l’invité, Faisal Khan Suri, qu’il devrait «avoir honte».

La lecture de l’extrait du manifeste, tout comme la façon dont l’élu a traité le témoin, a suscité l’indignation des libéraux et néo-démocrates. Le député Cooper a ensuite présenté ses excuses, mais il a insisté qu’il ne retirerait «certainement pas le reste».

Vendredi dernier, le chef Scheer s’est montré satisfait des excuses présentées par son député. Il a finalement annoncé samedi sur Twitter qu’il le privait de son siège à la table du comité parlementaire.

Son député a pour sa part fait acte de contrition sur le même réseau social. «Je ne devrais absolument pas avoir dit ces mots ou nommer le tireur. Ceci était une erreur […] Je réitère que je condamne sans équivoque toute forme de racisme», a-t-il écrit.