(Ottawa) Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que les gouvernements devraient être prudents dans la réglementation des plateformes de réseaux sociaux, qui pourrait être utilisée par les régimes autoritaires pour réprimer davantage la liberté d’expression.

M. Trudeau a souligné que la « main lourde du gouvernement » n’était pas une solution pour gérer les internautes malveillants qui utilisent le web pour répandre la haine et l’extrémisme, exacerber les divisions sociales, semer la méfiance envers les institutions démocratiques et manipuler les résultats des élections.

Il a dit croire que les réglementations de pays démocratiques comme le Canada pourraient être utilisées par d’autres pays comme un moyen d’opprimer et de contrôler les citoyens et d’attaquer la liberté d’expression.

Les géants de la technologie, dont Facebook et Google ne devraient pas être considérés automatiquement comme des ennemis, a indiqué M. Trudeau. Ils devraient plutôt travailler avec les citoyens et les gouvernements pour remédier aux problèmes, selon lui.

Le premier ministre affirme qu’il est dans l’intérêt de ces entreprises d’intervenir, puisqu’éventuellement, les utilisateurs décideront de supprimer leurs comptes sur ces plateformes si elles deviennent des « bassins de toxicité ».

Or, si les entreprises du web ne prennent pas volontairement ces mesures, l’intervention du gouvernement sera inévitable, a-t-il conclu.

M. Trudeau a tenu ces propos à l’ouverture du Sommet mondial 2019 du Partenariat pour un gouvernement ouvert, à Ottawa. Il s’agit d’un rassemblement de représentants de la société civile et de gouvernements de près de 100 pays visant à promouvoir des gouvernements plus ouverts et transparents dans le monde entier.

Quelques heures plus tôt, des politiciens canadiens et d’une douzaine d’autres pays avaient conclu une réunion de trois jours à Ottawa dans le seul but de s’attaquer aux conséquences néfastes pour les démocraties des médias sociaux. Le consensus de ceux qui y ont participé — y compris des représentants des trois principaux partis fédéraux du Canada — était qu’il ne fallait pas faire confiance aux géants de la technologie pour se réglementer eux-mêmes et qu’il était temps que le gouvernement les oblige à assainir leurs activités.

Mais M. Trudeau n’a pas semblé faire écho à ces appels à l’action. Au lieu de cela, il a affirmé qu’il avait constaté que le secteur technologique était réceptif à l’autorégulation.