(Delson) Le chef conservateur Andrew Scheer reprend là où avait laissé son prédécesseur Stephen Harper en matière de justice et annonce qu’il imposera une peine minimale de cinq ans d’emprisonnement à tout individu coupable «de grave agression sexuelle contre un enfant».

De passage à Delson, en Montérégie, jeudi, M. Scheer a présenté le tout comme une mesure pour combattre la violence contre les enfants, bien qu’il s’agisse d’une disposition qui surviendrait après que de tels gestes de violence eurent été posés.

«Il y a des monstres qui s’en prennent aux enfants vulnérables», a dit le chef conservateur avant de faire référence à la fillette de 7 ans de Granby, décédée récemment des suites de mauvais traitement subis aux mains de ses parents.

«Le Canada devrait être un pays qui traite les victimes en priorité et qui chasse les prédateurs de nos rues.»

Le chef conservateur affirme que cette volonté de durcir les peines est une manière d’assurer que les victimes soient entendues.

«Nous allons toujours mettre les droits des victimes avant ceux des criminels et quiconque violente ou exploite sexuellement un enfant ira derrière les barreaux très, très longtemps», a-t-il martelé.

Bien que cette intention ne soit pas accompagnée de mesures de soutien aux victimes, le chef conservateur a promis que des annonces à ce sujet viendraient également.

M. Scheer a dénoncé le fait que des personnes puissent recevoir des peines de seulement quelques mois, faisant référence à des cas où des agresseurs sexuels d’enfant ont écopé de peines de 25 mois ou de 30 mois d’emprisonnement et aient été admissibles à une libération conditionnelle après seulement 8 ou 10 mois selon les cas.

«Aucune victime ne devrait entendre que son agresseur ne fera que deux ans de prison alors que l’abus a duré 8 ans.»

M. Scheer a toutefois reconnu qu’un contrevenant condamné à une peine minimale de 5 ans, soit 60 mois, serait tout de même admissible à une libération conditionnelle après 20 mois.

Les peines minimales ont cependant été contestées avec succès à quelques reprises devant les tribunaux; la Cour d’appel du Québec et même la Cour suprême ont jugé inconstitutionnelle l’imposition d’une peine minimale dans certains dossiers.