(Québec) Le Conseil du statut de la femme (CSF) demande au gouvernement Legault de réaliser des études afin de « convenir collectivement de la pertinence [d’interdire le port de signes religieux aux] personnes qui participent à l’éducation des enfants » dans le cadre du projet de loi sur la laïcité de l’État.  

Contrairement à la Fédération des femmes du Québec (FFQ), qui a dénoncé jeudi que Québec créait « un plafond de verre » aux femmes mulsumanes qui portent le voile, le CSF appuie sans réserve l’interdiction du port de signes religieux pour les employés de l’État ayant un pouvoir coercitif (comme le recommandait en 2008 le rapport Bouchard-Taylor).  

Mais le Conseil — dont le mandat est de conseiller le gouvernement « sur tout sujet lié à l’égalité, au respect des droits et au statut de la femme » — considère qu’il manque de données pour appuyer avec le même enthousiasme les dispositions du projet de loi 21 qui visent les enseignantes.  

« Aux yeux du Conseil, s’il s’avérait que le port d’un signe religieux par le personnel enseignant véhicule une conception des femmes comme étant inférieures ou soumises aux hommes, son interdiction serait impérieuse. Il en irait de même s’il s’avérait que ce port brime la liberté de conscience des élèves et nuit à leur épanouissement ou encore porte atteinte au respect des convictions des parents », écrit le CSF dans son mémoire qui a été remis aux députés.  

« Par souci de cohérence, l’interdiction devrait alors être étendue à toutes les catégories de personnel que côtoient les enfants à l’école », ajoute-t-on.

« Il [est donc] impératif que soient menées des études et consultations afin de mieux comprendre les effets du port de signes religieux par le personnel scolaire. De tels travaux permettraient […] de convenir collectivement de la pertinence de l’interdire ou non pour l’ensemble des personnes qui participent à l’éducation des enfants au sein des écoles ou dans d’autres milieux éducatifs », poursuit enfin le Conseil.

Plus tôt en journée, la Ligue des droits et libertés a pour sa part dénoncé le projet de loi 21 en affirmant que l’argumentaire élaboré par le ministre Simon Jolin-Barrette était basé sur des préjugés. Les consultations du projet de loi 21 se terminent jeudi.