(Ottawa) Alors que la crue des eaux pourrait atteindre son sommet à Gatineau aujourd’hui, le député fédéral de Pontiac William Amos se démène pour accroître la couverture cellulaire dans les régions rurales de sa circonscription, où l’absence des télécommunications complique la mise en œuvre des mesures d’urgence.

« Il y a plusieurs municipalités qui ont de grands trous noirs », a lancé le député Amos à La Presse. Les élus de la Chambre des communes ont adopté à l’unanimité une motion privée déposée par M. Amos mercredi dernier pour réitérer l’urgence d’étendre la couverture cellulaire et d’assurer l’accès à l’internet haute vitesse partout au pays.

« C’est devenu un standard », a-t-il plaidé, énumérant notamment les municipalités de Pontiac, de Waltham, de Bristol et de Thorne, où « des milliers » de résidants n’ont pas accès à un réseau de couverture cellulaire fiable. Une situation inacceptable, soulève M. Amos, surtout en pleine crise comme en ce moment, mais aussi comme ce fut le cas au printemps 2017 et lors du passage de tornades dévastatrices en septembre 2018.

C’est d’ailleurs après cette dernière catastrophe naturelle, en sortant pour constater les dégâts dans le secteur de Breckenridge à Pontiac, que l’élu a été frappé par l’ampleur du problème. « J’étais sur le terrain avec le premier ministre du Québec et on ne pouvait communiquer avec personne, le voisinage n’avait pas cette capacité non plus », raconte-t-il.

« La mairesse Johanne Labadie a dû retourner à l’hôtel de ville pour prendre l’appel du ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, illustre M. Amos. La situation rend tout l’effort de réponse à une urgence très, très problématique. »

Passer à la vitesse supérieure

Alors que ses électeurs composent une fois de plus avec la mise en place de mesures d’urgence, cette fois avec la crue printanière, William Amos espère passer à la vitesse supérieure pour que « la couverture des infrastructures numériques » soit déployée rapidement dans les régions rurales où elle est inexistante.

« Tout le monde sur le terrain comprend bien comment tout ça rend inefficace la gestion de crise et comment ça rend complexes les opérations. Parfois, on parle de choses aussi simples que : “As-tu besoin d’eau ? Veux-tu des sacs de sable ?” », dit-il.

Dans son plus récent budget, le gouvernement de Justin Trudeau a promis des investissements de 5 à 6 milliards de dollars pour que tous les Canadiens aient accès à l’internet haute vitesse. Pour y arriver, Ottawa mise aussi sur des mesures incitatives à l’investissement pour les entreprises privées afin d’étendre leurs services.

Selon lui, le vote unanime des élus de la Chambre des communes a envoyé un message clair au gouvernement qu’il devait poursuivre ses investissements.

Maintenir la pression

Le député Amos souhaite « maintenir la pression » pour que l’enjeu demeure dans « l’œil public » afin d’obtenir des actions. Avec l’adoption de sa motion, il pourra notamment plaider sa cause devant le comité permanent de la sécurité publique et le comité permanent de l’industrie, des sciences et de la technologie.

Ces deux comités parlementaires pourront alors mener des « études exhaustives » notamment pour comprendre « les causes profondes des lacunes du déploiement d’une infrastructure sans fil en milieu rural », trouver des solutions et examiner les « approches fiscales et réglementaires visant à favoriser des investissements massifs ».