(Edmonton) Le premier ministre Justin Trudeau s’est dit alarmé par un rapport produit en Colombie-Britannique qui démontre l’ampleur du blanchiment d’argent par les criminels dans le secteur immobilier.

Le rapport indépendant révèle que 5 milliards ont été blanchis dans le marché immobilier de la Colombie-Britannique l’année dernière, ce qui aurait fait grimper de 5% le prix des maisons — déjà astronomiques dans cette province.

Le premier ministre Trudeau a parlé de conclusions «extrêmement alarmantes et absolument inacceptables».

Il a également souligné que le blanchiment d’argent touchait les simples citoyens en perturbant le marché immobilier. Il s’agit donc selon lui d’un problème «réel et urgent» pour tous les Canadiens.

M. Trudeau a rappelé que le gouvernement fédéral avait renforcé les vérifications des transactions immobilières et que le ministre fédéral de la Réduction du crime organisé, Bill Blair, travaillait avec les provinces pour en faire davantage.

Le gouvernement de la Colombie-Britannique avait commandé deux rapports en septembre dernier pour faire la lumière sur le blanchiment d’argent par le crime organisé sur ce marché immobilier en surchauffe. Le rapport publié cette semaine est le premier de deux.

Selon le rapport, la Colombie-Britannique se classe au quatrième rang en matière de blanchiment d’argent parmi une division de six régions du Canada, derrière l’Alberta, l’Ontario et les Prairies — la Saskatchewan et le Manitoba.

Les estimations plus élevées du blanchiment d’argent dans les Prairies peuvent être «surprenantes», concède-t-on dans le rapport, mais les taux de criminalité augmentent dans ces provinces et l’argent illégal se fraie un chemin dans les régions où l’immobilier est plus abordable qu’en Colombie-Britannique.

Le procureur général de la Colombie-Britannique, David Eby, a qualifié cette situation de crise nationale et a déploré que le gouvernement fédéral ne se soit pas intéressé davantage à cette question.