Des organisations de défense des femmes demandent au premier ministre Justin Trudeau de retirer les modifications législatives proposées sur les demandeurs d'asile qui sont contenues dans un projet de loi omnibus sur le budget, affirmant qu'elles vont nuire aux femmes déjà ciblées par les politiques strictes d'immigration aux États-Unis.

L'an dernier, les États-Unis ont modifié leur politique sur les réfugiés pour déclarer que la violence conjugale n'est plus un motif de demande d'asile dans ce pays.

Le Canada a depuis entamé des démarches pour changer sa propre loi, afin d'éviter que des demandeuses d'asile présentent une demande au Canada si elles ont déjà fait des demandes similaires dans d'autres pays, dont les États-Unis.

Des organisations canadiennes qui aident les femmes vulnérables soulignent qu'en vertu de ces changements, une femme qui aurait présenté une demande d'asile aux États-Unis, mais qui se serait tournée vers le Canada pour chercher une protection contre la violence, se verrait désormais refuser toute audience.

Quarante-six groupes, dont plusieurs défendent les femmes violentées et les victimes d'agressions sexuelles, interpellent donc le premier ministre Trudeau pour qu'il abandonne ces changements, qui seraient « profondément dommageables » pour les femmes ayant besoin de protection.

Ils estiment que ces modifications violent la Charte canadienne des droits et libertés en privant ces femmes de leur droit à une procédure équitable.