(Québec) Les débats entourant les consultations du projet de loi 21 sur la laïcité de l’État apportent leur lot de questions inusitées, rarement posées aux parlementaires. Mercredi, la question fondamentale a donc été posée au premier ministre François Legault en mêlée de presse : Dieu existe-t-il ?

« En vieillissant, c’est une question qu’on se pose de plus en plus », a répondu, songeur, M. Legault, qui aura à la fin du mois 63 ans. 

« On peut dire que Dieu existe, [ou] on peut dire que tout est un hasard. Mais c’est un hasard assez spécial qu’il y ait eu le big bang, la vie, des êtres humains qui pensent, a-t-il poursuivi. Personne peut confirmer par la science ni une position ni l’autre. »

« Moi, je souhaite que Dieu existe, car je pense que la vie serait injuste sinon », a conclu le premier ministre, qui a été baptisé catholique, mais qui est non pratiquant. 

Les consultations particulières du projet de loi 21 du ministre Simon Jolin-Barrette se poursuivent mercredi à l’Assemblée nationale. Après Charles Taylor, mardi, voilà que Gérard Bouchard présentera en après-midi ses observations aux parlementaires. 

À son arrivée au Salon rouge, la députée libérale Hélène David n’a pas exprimé ses convictions religieuses.

« Est-ce que vous êtes capables de lire le titre [du projet de loi]? La laïcité de l’État. Pas la laïcité personne », a-t-elle déclaré d’un ton grave, brandissant une copie du projet de loi. 

Le député solidaire Sol Zanetti, qui avait déjà répondu mardi qu’il était non-croyant, a ajouté qu’au Québec, contrairement à d’autres États dans le monde (notamment aux États-Unis), on demande rarement aux politiciens s’ils croient en Dieu.

« On sait au Québec que ce n’est pas selon la religion que se prennent les décisions politiques », a-t-il exposé.

Le chef par intérim du Parti québécois, Pascal Bérubé, a quant à lui affirmé que sa foi était « personnelle » et qu’il travaillait pour tous les Québécois, de toutes les confessions religieuses. 

« Comme parlementaire, on représente des gens de toutes confessions. Nos convictions personnelles ne doivent jamais avoir préséance sur les législations qu’on adopte », a affirmé celui qui se décrit comme un catholique « baptisé et confirmé ». 

Le ministre responsable du projet de loi sur la laïcité de l’État, Simon Jolin-Barrette, a refusé de répondre aux questions sur ses convictions religieuses.