(Ottawa) Gerald Butts, l’ancien conseiller principal du premier ministre Justin Trudeau qui a démissionné il y a trois mois dans le sillage de l’« affaire SNC-Lavalin », assumera un rôle environnemental au sein d’un cabinet international de consultants établi à New York.

M. Butts avait dirigé au Canada le Fonds mondial pour la nature (WWF) de 2008 à 2012, avant d’aller aider son ami Justin Trudeau. Conseiller politique principal de M. Trudeau, mais également un stratège déterminant derrière la victoire électorale des libéraux en 2015, il ne participera donc pas à la campagne électorale de cet automne, mis à part offrir des conseils d’amis, si on le lui demande.

Il vient d’être recruté par le cabinet-conseil en risques politiques Eurasia Group afin de créer une nouvelle pratique de « géopolitique du climat », pour conseiller les clients sur les risques liés aux changements climatiques. Il précise que son emploi au groupe Eurasia, qui n’est pas permanent pour le moment, est l’un des quelques « projets passionnants » sur lesquels il travaille.

Le groupe Eurasia, fondé en 1998 par le politologue américain Ian Bremmer, se présente comme le premier cabinet-conseil « voué exclusivement à aider les investisseurs et les décideurs économiques à comprendre l’impact de la politique sur les risques et les opportunités des marchés étrangers ».

Dans un courriel à ses amis, M. Butts estime que le prochain geste important dans le dossier des changements climatiques devra venir du secteur privé, qui ne dispose que de quelques cycles économiques, selon lui, pour planifier des « changements majeurs concernant l’environnement naturel, sur lequel reposent toutes ses chaînes d’approvisionnement ».

M. Butts a quitté le cabinet du premier ministre au milieu d’allégations de l’ancienne procureure générale Jody Wilson-Raybould, qui soutient avoir subi des pressions indues de proches de M. Trudeau pour conclure un accord de poursuite suspendue avec la firme montréalaise de génie SNC-Lavalin, accusée de corruption.

Gerald Butts continue de clamer que ni lui ni aucun autre membre du cabinet du premier ministre n’a fait quelque chose de répréhensible dans cette affaire. Le Commissariat fédéral aux conflits d’intérêts et à l’éthique a ouvert une enquête sur les allégations de Mme Wilson-Raybould.