(Drummondville) Les libéraux sont divisés dans le débat sur la laïcité et sur l’enjeu du port de signes religieux pour les employés de l’État en position d’autorité.  

Réunis en conseil général ce week-end à Drummondville, une ligne de fracture s’est précisée entre une aile militante de plus en plus vocale (qui souhaite un rapprochement vers le compromis Bouchard-Taylor) et ceux qui défendent la position traditionnelle du parti pour la protection des libertés individuelles.  

La députée libérale Dominique Anglade, dont l’organisation de campagne se précise en vue de la course à la direction du parti, a réitéré samedi qu’il est « important qu’on poursuive cette conversation » au cours des prochaines semaines. L’ex-ministre a récemment affirmé au caucus de son parti qu’elle était favorable au compromis Bouchard-Taylor.  

En matinée, lors d’une plénière sur les enjeux identitaires, les militants libéraux semblaient d’abord favorables à la protection des libertés individuelles. Mais après quelque temps, de nouvelles voix se sont fait entendre pour exiger davantage de souplesse sur cette position.  

« Il faut trouver des mécanismes pour que les militants qui viennent ici puissent émettre leurs opinions », a affirmé Mme Anglade, insatisfaite que le débat ait pris fin sans que tous les militants qui faisaient la file devant un micro puissent s’exprimer.

La plateforme de Rizqy est prête 

Marwah Rizqy, élue pour la première fois dans la circonscription de Saint-Laurent en octobre dernier, a pour sa part confirmé samedi que sa plateforme pour la course au leadership du parti était prête. Ni à gauche ni à droite, celle-ci sera « pragmatique », a-t-elle dit, sans toutefois officialiser sa candidature.  

« Il y a plusieurs militants qui nous ont rappelé que c’était important de rester dans nos positions, ancrées dans nos valeurs », a dit la députée concernant l’enjeu de la laïcité.  

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Marwah Rizqy.

« Nos militants préfèrent dans une grande majorité rester bien ancrés dans nos valeurs traditionnelles. Je rappelle que la défense des libertés individuelles est quand même l’article 1 de notre constitution », a-t-elle ajouté.  

En début de journée, l’ex-ministre et candidat libéral défait dans la circonscription de Châteauguay lors des dernières élections, Pierre Moreau, a pour sa part mis fin à toutes ambiguïtés concernant son avenir.  

« Je ne suis pas dans la course et je ne serai pas dans la course. Je suis passé à autre chose », a-t-il affirmé, alors que son ancien collègue Gaétan Barrette cultivait de son côté le mystère, sourire aux lèvres.  

« Il ne faut surtout pas essayer de se transformer en une pâle copie de la Coalition avenir Québec. Ce n’est pas comme ça que le Parti libéral va grandir », a déclaré M. Moreau concernant le débat sur la laïcité.  

« C’est clair qu’on doit avoir un discours qui parle à la majorité francophone. Et dans nos fameuses valeurs, il y a l’identification au Québec », a pour sa part affirmé M. Barrette.