(Ottawa) Ottawa ne ferme plus la porte à donner des fonds supplémentaires directement aux résidants affectés par les inondations, sans passer par les provinces, pour reconstruire leur résidence ou pour déménager dans une zone non inondable.

Si le gouvernement fédéral fournit une aide financière aux provinces en cas de catastrophe naturelle, force est de constater qu’il s’interroge sur une solution à long terme alors que se multiplient les désastres causés par les changements climatiques.

« Cette conversation en est une qui est importante et elle ne fait que commencer. Le gouvernement du Canada n’écarte, à ce moment-ci, aucune option sur la table », a indiqué le ministre fédéral de la Sécurité publique, Ralph Goodale, lors d’une conférence de presse mardi.

Son collègue aux Transports, Marc Garneau, a ajouté que c’est une option qui avait été discutée dans les années précédentes, mais « un petit peu dans l’abstrait ».

« Maintenant, je pense qu’il y a une certaine masse critique qui veut que l’on s’adresse à cette situation », a poursuivi M. Garneau.

Selon les dernières informations du ministre Goodale, quelque 6500 résidences ont été affectées par les inondations et 10 000 individus ont été évacués au Québec.

On compte aussi 36 municipalités qui ont déclaré l’état d’urgence dans la province.

À l’heure actuelle, un millier de membres des Forces armées canadiennes sont sur le terrain pour aider les communautés affectées par les inondations.

Le ministre fédéral de la Défense, Harjit Sajjan, a confirmé que l’armée sera sur place aussi longtemps que nécessaire et pouvait augmenter ses effectifs au besoin.

Plus tôt en journée, le premier ministre Justin Trudeau s’est dit prêt à être un partenaire des provinces touchées de plein fouet par des « situations météorologiques extrêmes ».

Les différents paliers des gouvernements devront décider, de pair avec les citoyens touchés, s’ils vont « déménager ou bien rebâtir différemment », a poursuivi M. Trudeau.

Mais à court terme, la responsabilité incombe aux provinces de faire des demandes dans le cadre de programmes bien spécifiques.

Le Québec peut d’ores et déjà demander de l’argent au Fonds d’atténuation et d’adaptation en matière de catastrophes, un nouveau programme qui dispose d’une enveloppe de 2 milliards à travers le Canada.

La province peut aussi se prévaloir de quelque 1,8 milliard dans son enveloppe d’infrastructures vertes.

Le ministre fédéral de l’Infrastructure, François-Philippe Champagne, a écrit la semaine dernière au gouvernement du Québec pour lui dire qu’il y a des fonds déjà disponibles et des programmes en place pour aider les sinistrés.

Il dit qu’il regardera les projets « de façon urgente et prioritaire » aussitôt que Québec les déposera sur son bureau.

Dans une entrevue accordée à La Presse canadienne la semaine dernière, le ministre Champagne a rappelé qu’il était urgent d’approuver rapidement les projets qui pourraient être réalisés au cours de l’actuelle saison de construction.