(Québec) Les fonds publics ont payé la note pour une opération de chasseur de têtes afin de trouver un successeur à Pierre Gabriel Côté à la barre d’Investissement Québec (IQ). La firme Odgers a suggéré la perle rare, mais ce sera plutôt un ami du ministre Pierre Fitzgibbon, Guy Leblanc, qui occupera le poste.

Au début du mois de février, La Presse a indiqué que M. Leblanc, l’ancien patron de PricewaterhouseCoopers, était « le candidat en réserve » pour succéder à Pierre Gabriel Côté, nommé par les libéraux, pour cinq ans, en 2015. Son mandat se termine à la fin de l’année.

M. Leblanc est depuis longtemps ami avec le ministre Fitzgibbon. Il avait contribué à sa campagne de financement l’automne dernier. De plus, les deux se trouvaient dans la même équipe de six cyclistes au Grand Défi Pierre Lavoie l’an dernier.

Des sources proches du conseil d’administration d’IQ indiquent que M. Leblanc n’était pas le candidat suggéré par les chasseurs de têtes. Le coût du mandat donné à Odgers sera rendu public la semaine prochaine, lors de l’étude des crédits du ministère de l’Économie, a fait savoir l’attaché de presse Mathieu Renaud St-Amand.

Depuis son élection, le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) promet une réforme en profondeur du mandat d’Investissement Québec. L’annonce devait être faite en avril, mais depuis, le dossier semble marquer le pas. L’avenir de Montréal International est en jeu ; l’organisme de démarchage serait amalgamé à la nouvelle entité.

Une réforme attendue

Hier, à l’Assemblée nationale, François Legault a promis « au cours des prochaines semaines, un remaniement majeur chez Investissement Québec ». Il a été très dur avec la gestion de Pierre Gabriel Côté : « Investissement Québec, depuis 10 ans, n’a connu aucune croissance des investissements privés non résidentiels. »

Le ministre Fitzgibbon est « en train de préparer toute une réforme. Ça [va] bouger pas mal plus avec un gouvernement de la CAQ qu’avec celui du Parti libéral, en économie, au Québec ». Pour M. Legault, IQ doit devenir « un organisme de prospection de nouveaux marchés à l’étranger ». « Au cours des cinq dernières années, les investissements des entreprises ont augmenté de 25 % aux États-Unis, de 30 % en Ontario. Au Québec, les investissements des entreprises ont diminué de 10 % depuis cinq ans. Si j’étais libéral, là, je serais gêné. Raymond Bachand avait raison, le nouveau parti de l’économie, c’est la CAQ au Québec », a lancé M. Legault en chambre, en réplique au chef libéral Pierre Arcand.

Il a brossé un tableau peu flatteur des délégations du Québec à l’étranger : « Quand j’ai demandé aux gens des délégations si les exportations avaient augmenté au cours des cinq dernières années, ils n’avaient même pas de réponse à me donner. Ça ne les intéressait pas, l’augmentation des exportations. Ça ne les intéressait pas d’ajouter puis d’attirer des investissements privés au Québec. Nous, on va avoir un suivi qui va être fait chaque mois, puis on va voir des changements au Québec », a-t-il conclu.