Au cours de sa prolifique carrière junior dans les années 2000, Angelo Esposito était loin de se douter que certains de ses adversaires à l’aréna deviendraient ses alliés politiques plus d’une décennie plus tard.

En joignant les rangs du parti conservateur du Canada, dont il défendra les couleurs aux élections générales du 21 octobre prochain dans la circonscription lavalloise d’Alfred-Pellan, Esposito militera notamment au côté de Richard Martel. Aujourd’hui député de Chicoutimi-Le Fjord, ce dernier a surtout été pendant huit saisons entraîneur des Saguenéens de Chicoutimi, ennemis jurés des Remparts de Québec, dont faisait partie le joueur de centre montréalais.

Mais ce n’est pas tout. Quand le téléphone d’Angelo Esposito a sonné au début de l’hiver dernier, la voix au bout du fil était familière. Antoine Tardif, directeur des opérations pour le parti conservateur au Québec, gardait les buts pour Bathurst puis Drummondville à l’époque où Esposito jouait pour Québec puis Montréal.

« C’est Antoine qui m’a approché, puis on s’est assis avec Alain Rayes [lieutenant politique des conservateurs dans la province], et on a parlé pour la première fois de la possibilité de devenir député à la Chambre des communes », raconte Angelo Esposito, joint ce jeudi alors qu’il se trouvait dans un aréna de l’ouest de la métropole.

S’en sont suivies des rencontres avec le député Gérard Deltell puis avec le chef de la formation politique, Andrew Scheer. « J’ai vraiment eu un bon feeling », confie l’ex-joueur aujourd’hui âgé de 30 ans. « Je vois beaucoup de similarités avec une équipe de hockey, comme dans une famille. C’est ce qui m’a convaincu de prendre la décision de me lancer. »

Carrière en dents de scie

C’est essentiellement pour son passé de hockeyeur que le nom d’Angelo Esposito est connu du grand public.

Propulsé par une première saison exceptionnelle chez les Remparts de Québec, il a momentanément été considéré comme le meilleur espoir du hockey. Il a finalement été repêché en première ronde (20e au total) par les Penguins de Pittsburgh en 2007. Il a par la suite été échangé aux Thrashers d’Atlanta, puis aux Panthers de la Floride et aux Stars de Dallas, mais il n’a jamais disputé de match dans la Ligue nationale.

Sa courte carrière professionnelle s’est finalement conclue de l’autre côté de l’océan, alors qu’il a joué en Finlande, en Autriche et en Italie. Il a disputé sa dernière saison avec le Sportivi Ghiaccio de Cortina d’Ampezzo en 2015-2016.

De retour à Montréal, il s’est tourné vers la gestion d’immeubles, en plus de s’impliquer dans le hockey mineur.

Jusqu’aux élections de 2015, la famille d’Angelo Esposito prêtait allégeance au Parti libéral du Canada. « Comme toutes les familles italiennes », ricane-t-il, assurant que les siens avaient déjà emprunté le virage conservateur bien avant qu’il annonce sa candidature.

Il justifie d’ailleurs son choix de joindre ce parti du fait que lui-même est issu d’une famille d’entrepreneurs – son père possède les marchés Esposito. « On a toujours cru en un pays prospère qui gère les finances publiques efficacement », dit-il.

Son parcours ponctué de hauts et de bas lui a appris la persévérance, assure-t-il. « J’ai toujours été une personne honnête, je travaille fort, je veux donner mon temps aux gens. »

En posant sa candidature, Angelo Esposito découvre « une autre manière d’aider la communauté ». Il avoue ne pas connaître sur le bout de ses doigts les enjeux propres à la circonscription qu’il souhaite représenter, mais vu son parcours dans le hockey mineur, il affirme qu’il se sent « à la maison » partout dans grande région montréalaise.

« J’ai hâte de m’embarquer, de rencontrer les gens et de m’impliquer », dit-il.

Par voie de communiqué, Andrew Scheer a souligné qu’« Angelo est un athlète et entrepreneur dynamique, bien implanté dans son milieu. Ses valeurs familiales et conservatrices font de lui un candidat de qualité. C’est un honneur pour moi de l’accueillir parmi nous ».

Le siège dans Alfred-Pellan est occupé par le libéral Angelo Iacono depuis 2015. Il avait alors damé le pion au NDP, élu en 2011. Le Bloc québécois y régnait auparavant depuis 2004, année où la circonscription a été créée.