(Québec) Le mémoire d’un groupe d’extrême droite qui félicite le gouvernement Legault pour sa réforme de l’immigration a été retiré du site de l’Assemblée nationale après y avoir passé 24 heures, jeudi. Son contenu a finalement été jugé «non parlementaire» par les élus.

Les partis ont tous appuyé la proposition de Québec solidaire d’omettre le mémoire de la Fédération des Québécois de souche. Ce document a été présenté aux élus dans le cadre de l’étude en commission parlementaire du projet de loi 9.  

La présidente de la commission des relations avec les citoyens, MarieChantal Chassé, a fait une «mise au point» avant le début des travaux jeudi après-midi.

«L’acte de procédure qui consiste à déposer ces documents ne signifie en rien que la présidence et les membres de la commission endossent le contenu de ceux-ci», a-t-elle assuré.

La Fédération des Québécois de souche prône la fin de l’«immigration allogène», l’«assimilation complète» des nouveaux arrivants et la protection de «l’identité ethnique de la nation québécoise». Ce groupe a été fondé par Maxime Fiset, un ex-skinhead raciste aujourd’hui repenti.

Elle est identifiée comme un «groupe de haine» par le Canadian Anti-Hate Network. Cet organisme a appelé Facebook à fermer sa page après que le réseau eut banni six autres groupes et individus jugés dangereux plus tôt cette semaine.

Dans son mémoire, le groupe précise qu’il ne recommande pas à ses partisans d’infliger des «sévices» ou des «vexations» aux immigrants. Il encourage Québec à modifier davantage le système d’immigration afin de prioriser des personnes provenant de l’Europe francophone ou, dans une moindre mesure, du reste de l’Europe.

Pas de blâme pour Chassé

Les élus de l’opposition n’ont pas blâmé Mme Chassé, bien qu’elle ait été critiquée sur les réseaux sociaux pour avoir déposé le mémoire du groupe.

Le député de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a cependant convenu qu’une réflexion s’impose pour éviter que l’Assemblée nationale devienne une tribune pour des groupes extrémistes.

«Sans blâmer d’aucune manière la présidence de la commission, il y a probablement une réflexion générale à faire sur ce qu’on doit faire dans ces circonstances, surtout dans une époque où il y a une montée de l’extrême droite, a dit M. Nadeau-Dubois. Qu’est-ce qu’on fait pour ne pas donner une plateforme à ces groupes-là?»