Les échos des collines

Chaque samedi, nos correspondants parlementaires de Québec et d'Ottawa nous livrent un coup d'oeil décontracté sur l'actualité de la dernière semaine.

Le crabe fait le printemps

C'est la saison du crabe des neiges qui commence dans les régions de l'Est, au grand plaisir, comme on peut l'observer ici, de la ministre du Revenu national et députée fédérale de La Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine, Diane Lebouthillier. Alors que la neige tarde souvent à disparaître en Gaspésie, l'arrivée des premières cargaisons de crabe est, aux yeux de beaucoup, le vrai signe que le printemps est là. Une raison de plus pour sourire, semble dire la Gaspésienne !

Le bilinguisme au rancart

Le premier ministre Justin Trudeau a-t-il perdu ses repères dans la foulée de l'affaire SNC-Lavalin ? A-t-il oublié que le Canada compte deux langues officielles après avoir pris la dure décision d'expulser deux anciennes ministres, Jody Wilson-Raybould et Jane Philpott, du caucus libéral mardi soir ? La question se poste à la suite du discours presque exclusivement en anglais qu'il a livré mercredi devant les 338 jeunes femmes qui prenaient part à l'événement « Héritières du suffrage » à la Chambre des communes. La ministre du Tourisme et des Langues officielles, Mélanie Joly, devrait peut-être lui rappeler, à la prochaine réunion du cabinet, qu'il existe deux langues officielles au pays.

Déclaration de la semaine

« Si un politicien enregistre secrètement une conversation avec qui que ce soit, c'est mal. Quand ce politicien est un ministre qui enregistre secrètement un fonctionnaire, c'est mal. Et quand ce ministre est le procureur général qui enregistre secrètement le greffier du Conseil privé, c'est inadmissible. »

- Le premier ministre Justin Trudeau, mardi soir, devant ses troupes libérales. M. Trudeau faisait allusion à la décision de Jody Wilson-Raybould, alors ministre de la Justice et procureure générale, d'enregistrer sa conversation qu'elle a eue avec le greffier du Conseil privé, Michael Wernick.

Discipline, s'il vous plaît

Le chef sur papier de Québec solidaire, Gaétan Châteauneuf, avait quelques messages à transmettre aux militants lors du conseil national du parti, le week-end dernier. Entre autres concernant le 5 à 7. « On n'était pas capables d'avoir un permis d'alcool, donc il faut amener notre alcool », a-t-il signalé. Dans un registre plus sérieux, en vue du débat « émotif » sur les signes religieux, il a lancé : « On fait appel à votre grande discipline ! » QS n'a pas ménagé les moyens pour imposer le respect. Des cartons roses ont été distribués pour permettre aux délégués de signaler des « propos déplacés ». Ils n'ont pas eu à être utilisés, selon ce que l'on a pu voir. Une animatrice a pris de longues minutes pour appeler les militants à « faire preuve de politesse ». Il faut éviter de « hausser le ton, de parler fort, de parler agressivement, de faire des effets de toge », a-t-elle insisté. Elle a même tenu à recommander de « se tenir loin des amalgames et des généralisations en identifiant, par exemple, les personnes musulmanes aux terroristes, les féministes à la frigidité ou les personnes homosexuelles à la pédophilie ». On vous confirme qu'il n'y a pas eu pareil amalgame...

Sol Zanetti ne veut pas de fausses notes

Les députés de Québec solidaire ne sont pas intervenus en assemblée plénière lors du débat sur les signes religieux. Ils voulaient donner la parole aux militants, les laisser libres de trancher, selon leurs explications. Or, l'un d'entre eux a brisé ce silence et a pris le micro à la toute fin de l'événement. Au moment où peu de médias étaient présents, des militants ont suggéré que la commission politique soumette au prochain congrès une « proposition de révision » du chapitre du programme sur la laïcité « visant sa clarification et son approfondissement ». Il est vrai que les explications des élus sur la nouvelle position du parti manquaient de clarté... Mais cette proposition tombait au plus mal pour les députés, eux qui cherchaient par tous les moyens à passer à autre chose... Sol Zanetti n'a fait ni une ni deux, se précipitant dans la file pour prendre la parole. « Ne rouvrons pas ce débat ! », a imploré le député de Jean-Lesage, se disant inquiet des « articles et titres » de la presse qui pourraient suivre. Les militants ont compris le message et rejeté la proposition. Alléluia !

Les absents ont toujours tort

La députée caquiste d'Huntingdon, Claire IsaBelle, est partie un peu trop vite du Salon bleu après la période de questions quotidienne, mercredi. Elle était à l'extérieur lorsque Québec solidaire a exigé que chaque parlementaire se prononce sur sa motion pour la réforme du mode de scrutin. M^me IsaBelle est vite revenue dans la salle, mais trop tard : les élus avaient déjà commencé à voter. Elle a demandé qu'on enregistre son vote après tout le monde, ce qui lui a valu une pelure de banane du leader parlementaire libéral, Sébastien Proulx, ainsi qu'une tape sur les doigts de la vice-présidente, Chantal Soucy.