Un consultant auprès de la Première Nation de Cat Lake, dans le nord-ouest de l'Ontario, réclamerait des honoraires de plus d'un million de dollars pour avoir participé à la négociation d'un accord avec Ottawa destiné à remplacer des habitations infestées de moisissures.

Le ministre fédéral des Services aux Autochtones a déclaré vendredi que le gouvernement était « profondément troublé » par ces informations. Lors de la période de questions aux Communes, Seamus O'Regan a assuré que chaque cent des 12,8 millions consentis le mois dernier par Ottawa pour la reconstruction de logements irait effectivement à l'habitation.

M. O'Regan promet que son ministère se penchera sur les informations selon lesquelles un consultant travaillant pour la réserve ojibwée prétend que son contrat lui permet de toucher 10 % de toute somme reçue par la communauté de Cat Lake. Dans ce cas-ci, ce consultant toucherait donc 1,28 million des fonds alloués par Ottawa pour la construction de 25 nouvelles maisons et unités de logement modulaires, et pour la rénovation de 21 autres habitations.

Charlie Angus, député néo-démocrate fédéral du nord-est ontarien, estime que cette somme doit servir à offrir un nouveau départ à la communauté. Il souhaite que le ministre O'Regan garantisse de ne pas « faire de certains consultants externes des millionnaires ». Le ministre a rappelé que le contrat du gouvernement avait été signé avec la Première Nation et personne d'autre.

La semaine dernière, des reportages ont indiqué qu'un consultant avait signé un contrat avec Cat Lake en 2017 qui lui garantirait 10 % de toute nouvelle somme reçue par la communauté, y compris les subventions fédérales. En vertu de ce contrat, le consultant ne recevrait par ailleurs aucun paiement garanti pour son travail mis à part ses dépenses, dont le transport aérien pour cette communauté éloignée. La Presse canadienne n'a pas pu le joindre vendredi.

Cat Lake est une communauté isolée d'environ 450 habitants sans accès routier. Le chef et le conseil de bande ont déclaré en janvier dernier un « état d'urgence » en matière de logement, affirmant que la plupart des maisons de la réserve étaient dangereuses pour les résidants en raison des problèmes de moisissure. Ils ont cité des affections pulmonaires et cutanées graves affectant jusqu'à 100 enfants.