Une commission parlementaire se penchera bientôt sur la collecte des données personnelles des Québécois par les partis politiques. Les quatre partis de l'Assemblée nationale ont convenu jeudi d'entendre le directeur général des élections (DGEQ) Pierre Reid avant la fin de la session.

Dans un rapport publié en février, le DGEQ a réclamé une commission spéciale pour étudier la question. Ce document était assorti d'un sondage selon lequel une écrasante majorité de Québécois sont favorables à un encadrement des partis politiques.

Quelques jours après la publication du rapport, le député du Parti libéral, Marc Tanguay, a demandé à ses collègues de la commission des institutions de se pencher sur la question.

Cette commission rencontre une fois par année le DGEQ dans le cadre de ses travaux. Les élus de la Coalition avenir Québec, de Québec solidaire et du Parti québécois ont convenu de consacrer la plus grande partie de cette séance à l'usage des données personnelles par le monde politique.

M. Tanguay espère que cette rencontre sera une «première étape» qui mènera à terme à une refonte de la Loi électorale.

«Avant de rédiger une loi, il y a une sorte d'éducation des députés qui doit être faite pour comprendre l'ampleur du défi», a résumé le député.

La députée de la Coalition avenir Québec, Stéphanie Lachance, estime elle aussi que les élus doivent donner suite aux appels du DGEQ.

«C'est quand même un enjeu important, a convenu la députée de Bellechasse. On sait que 85% des électeurs sont d'avis que leur vie privée doit avoir préséance sur les besoins des partis politiques. On en est conscients.»

Depuis 2013, le DGEQ presse Québec de moderniser la Loi électorale pour mieux encadrer l'utilisation des renseignements sur des millions d'électeurs. Cet appel s'est fait plus pressant dans la foulée du scandale Facebook-Cambridge Analytica l'an dernier.

La Commission d'accès à l'information a elle aussi appelé Québec à agir. Selon une analyse interne de cet organisme, révélée par La Presse, les partis politiques possèdent désormais une telle masse de données personnelles sur les électeurs qu'ils mettent en cause le «caractère confidentiel et secret du vote en démocratie».